lundi 28 décembre 2009

UNE PENSEE A MES AMIES PARISIENNES

Posted by Picasa
Tous mes voeux pour une excellente année 2010 à ...
Hélène, Françoise, Evelyne, Colibri et Zéb, mon Bubul chéri !!!
Sans oublier AnnaLivia qui joue les Parisiennes.
à vous aussi Catherine, et à toutes les autres que j'aurais pu oublier...
Avec elles, je partage Venise mais aussi Paris où je suis née, aussi je voulais leur transmettre ce petit texte de Philippe Delerm qui était l'édito du dernier " Côté Paris "
...Pour avoir vraiment sa place dans Paris, il faut se fondre dans une mission déguisée en contrainte, ne pas être là par hasard. Mais le comble du délice est bien sûr de réduire au plus ténu la nécessité d'arpenter les boulevards et les ruelles. Au fil des années, je me suis rendu compte que ma présence épisodique dans Paris était des plus privilégiées. Ce quartier de la rive gauche, je l'ai arpenté longtemps avec toute la mélancolie que donne l'espérance. Rue de Condé, place Saint-Sulpice , rue Garancière, mon rêve de devenir un jour un livre s'accrochait à ces adresses des forteresses éditoriales que je ne savais investir. Naïvement, je pensais que le dépôt d'un manuscrit aurait plus de consistance qu'un simple envoi par la poste. Prétexte à musarder, à flâner dans le Luxembourg, les échoppes de la rue Saint-André des Arts, et puis à dériver jusqu'à l'île Saint-Louis, à s'accouder sur le parapet du pont Louis-Philippe, en se répétant comme c'est beau, déjà les premières lumières que font la nuit bleue. Cinq heures, je dois m'arracher à tout cela, je vais manquer mon train à Saint-Lazare. En regagnant ma province, ce sentiment de manquer quelque chose d'essentiel, la perfection d'une soirée parisienne. J'essayais de me dire que j'exagérais, que je sublimais la ville comme on le fait toujours d'un amour impossible.
Et puis je me suis rapproché de Paris. J'ai pénétré les citadelles. Depuis quelques années je suis devenu en partie Parisien. Et c'est peut-être là qu'est le miracle. Paris ne s'est pas démythifié à son approche. Dans la lumière de l'hiver, je descends la rue Vieille-du-Temple et quand j'atteins le pont Louis-Philippe, je trouve que les prémices du soir sont toujours aussi magiques. Longtemps, sur les quais, les petites feuilles de peuplier restent collées au sol, un peu d'automne préservé jusqu'aux matins de gel. Prendre un café en feignant de lire le journal a quelque chose de plus fort ici. Pourquoi ? C'est bien meilleur de ne pas le savoir. Avec les mots, je ne cherche pas à décrypter le mystère. Mais écrire sur Paris est savoureux prétexte pour y déguster les atmosphères, en frôlant seulement, en effleurant, en retrouvant dans le plaisir et dans l'arrêt du temps la poignante mélancolie des jours qui ne passaient pas assez vite. Philippe Delerm

10 commentaires:

  1. Un grand merci Danielle.
    Cet édito de Philippe Delerm rapporte on ne peut mieux ce que je ressens à Paris.De plus il évoque mes quartiers de prédilection.....
    Lorsque moi aussi je regagne ma campagne je reste persuadée que je rate quelque chose .Il n'y a pas que les prémices du soir qui sont magiques,pour moi chaque instant y est magique.J'ai toujours un mal fou à m'en arracher,même si bien souvent je suis ravie de retrouver la quiétude campagnarde.
    Cela me donne envie d'acheter de nouveau Côté Paris qui m'avait fort déçue.
    Merci encore

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  2. C'est moi qui voulait des renseignements sur "Collection d'Existences".Je suis aussi Parisienne. J'y suis née il y a 60 ans ,je nai jamais quitté mon 7eme arrondissement et je ne m'imagine pas vivre ailleurs .J'adore ma ville,y flaner, et toujours découvrir de nouveaux endroits . J'ai fait des milliers de photos!Ma 2 eme ville est bien sur Venise ou une amie a toujours une chambre pour moi .

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  3. Mille mercis, Danielle, pour ce savoureux morceau de littérature choisie, une description des plus épidermique de Paris comme seul un "sensuel" tel que Philippe Delerm en est capable ! Une vraie poésie, Paris - ou Venise ! - qu'on peut lire et relire à l'infini sans se lasser, une sorte d"écume des jours" sans cesse renouvelée... Tous les quartiers évoqués me sont tellement familiers, soit pour les avoir habités (rue du Pt-Louis-Philippe), soit pour les fréquenter assidument à cause du (grace au !) travail (actuellement côté St-Sulpice) que j'ai l'impression d'être dans les pas de l'auteur à chacune de ses promenades ! Je crois que, à mes premières heures parisiennes, sauf le 19ème et le 20ème, j'ai habité tous les arrondissements au gré de mes jeunes amours d'alors (ah, ne me parle pas du Luxembourg...) !!! Ce billet est bien doux à mes souvenirs ainsi qu'au présent, merci encore, Danielle !
    PS : Même Zeb est d'accord, lui qui est né dans un square du 15ème (il a été "capturé" là-bas, par une des associations oeuvrant pour le bien-être des chats en ville, et c'est ainsi que je l'ai adopté alors qu'il n'avait que 5 semaines. Et... il n'a jamais quitté Paris (enfin, maintenant, on a un trottoir à Paris, l'autre dans une banlieue très limitrophe) !!! Elle vaut son pesant d'or, cette adoption, il faudrait que Bubul te la raconte un jour, Micio !!!

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  4. ... une autre vision de Paris, moins poétique mais plus sociologique, est à lire à travers Philippe Meyer. Après "Paris la Grande", il vient de sortir une suite qui reflète avec beaucoup de réalisme et d'humour les changements qu'on peut observer dans la capitale...

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  5. ... Ta photo (j'adore le noir et blanc) me fait penser à un de tes commentaires chez moi : La Coupole, Vavin, Montparnasse... Inutile de te dire que la première chose que j'ai faite en arrivant à Paris, c'était d'aller squatter au Dôme, toute imprégnée encore de mes lectures Castor et autres "mandarins" de l'époque !!! J'ai fréquenté beaucoup la rue Delambre aussi, car j'avais un ami qui connaissait bien un peintre américain qui y vivait alors... Que de souvenir encore... Et mes premiers petits amis fauchés qui allaient tendre des toiles chez les peintres pour gagner quelques sous !

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  6. -Françoise, je savais que ce texte vous conviendrait parfaitement...Je suis d'accord avec vous, Côté Paris n'est pas toujours à la hauteur, mais celui-là était pas mal...Je sais que vous profitez pleinement des coins que nous aimons toutes les deux, mais je pense que c'est pas mal de retourner à la vie campagnarde aussi !
    Moi, c'est ce qui me manquait toujours lorsque j'étais à Paris, ce besoin de nature, bien sûr je partais le plus souvent possible en weekend dans toutes nos petites campagnes autour de Paris ou jusqu'à Honfleur...mais je n'avais rien à moi pour y rester, quand bon il me semblait. Donc, j'ai eu ce coup tête qu'il ne fallait pas, mais no regret, c'est comme cela !
    Les enfants sont à Paris depuis le 26 et ils ont fait la même ballade que vous ce dimanche à Montmartre...je verrai les photos au retour.
    Bonne journée
    Danielle

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  7. Coucou Catherine, désolée mais je ne savais pas, nous n'en avions pas encore parlé ensemble ! J'ai corrigé le tir vous pouvez le voir dès à présent.
    Je n'avais jamais quitté mon 14e jusqu'à l'âge de 37 ans, à cause (ou grâce selon les membres de ma famille) d'un coup de foudre pour un petit village au creux des Alpilles, j'ai quitté mon Paris, et voilà je ne l'ai plus quitté, ce miroir aux alouettes, depuis ...28 ans !

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  8. Mon petit Colibri, comme tu vibres lorsque tu parles de Paris et de tes souvenirs de jeunesse.Je suis contente que ce billet te plaise. Je savais que vous aimeriez,vous toutes les grandes amoureuses de la Capitale et de la magie de Venise ! Je n'y suis pour rien d'ailleurs, c'est seulement que le petit texte de Philippe Delerm m'avait touchée et j'ai fait le voeu qu'aucune ne l'ait lu !
    Quand nous étions jeunes et beaux, Ange et moi, nous allions dîner tous les vendredi soir à la Coupole, nous étions connus comme des "ptits loups blancs" et crois-moi c'était vraiment le coin des artistes (petits ou grands). Ange avait son fournisseur de couleurs et toiles dans la rue de la Grande Chaumière, nous étions tout le temps dans ce coin. Quelques jours avant la naissance de mon fils, nous dînions au Dôme et juste une ou deux heures avant de partir à la maternité nous étions à St Germain...Les premières expos d'Ange se faisaient rue de Seine, mais pour réussir il faut passer la Seine et aller sur la Rive Droite !!!
    Quand Ange a quitté sa Corse natale, à 15 ans, le premier endroit où il a habité c'est Montparnasse et il est tombé amoureux de Paris.
    Il ne dit rien, parce qu'il est gentil, mais je sais qu'il m'en veut d'avoir quitté Paris pour ce petit trou de Provence.
    Tu diras à mon Zéb que l'on a quelque chose en commun, petite fille, je jouais à la "Ruche" dans les jardins, de ce petit lieu magique, où sont passés de grands artistes et qui est caché dans une petite ruelle du 15e.

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  9. Le dernier ouvrage de Philippe Delerm :
    "Quelque chose en lui de Bartleby" Mercure de France
    Une histoire où le héros, Arnold Spitzweg, nostalique du commissaire Maigret, lit ses enquêtes dans son deux-pièces de la rue Marcadet, et déambule dans les rues de Paris en se posant des questions existentielles...
    (Côté Paris N°7 décembre 2009)

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  10. Rue de la Grande-Chaumière se trouve la bibliothèque anthroposophe et la librairie Triades, c'est ici que j'ai développé mes connaissances en pédagogie Waldorf, grâce au soutien de ma chère Jenny...étudiante j'ai habité rue Vavin, puis rue des Filles du Calvaire et après mon mariage rue de l'Amiral Mouchez...
    Avec Françoise nous nous retrouvons dans le 6è.
    Merci d'évoquer Paris de cette façon et bonne année à vous aussi..

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