vendredi 31 décembre 2010

BUON ANNO - BONNE ANNéE - HAPPY NEW YEAR

À vous tous fidèles visiteurs de VenetiaMicio, en ce dernier jour de l'année 2010, je vous adresse tous mes voeux pour une Belle et Douce Année 2011, pleine de rêves à n'en plus finir et surtout d'en réaliser quelques-uns...pour ma part voici un des miens !
Je suis heureuse de terminer cette année avec ces photos et ces mots merveilleux.




photos©Catherine Hédouin

...J'ai souvent réfléchi à cet étrange ascendant, à cet attrait singulier qu'exercent sur moi ces lieux auxquels m'attache une tendre fascination. Venise est une ville admirable, d'une beauté unique, et elle a suscité bien des ardentes curiosités et bien des fidelités passionnées.[...]
...Ce n'est pas par mode et par imitation que j'ai aimé Venise et ma passion pour elle n'est pas plus d'origine sentimentale que de provenance esthétique. Certes l'art vénitien en ses manifestations architecturales, picturales ou décoratives m'a charmé. J'ai goûté les merveilles de ses artisans, leurs verreries délicates comme des dentelles et qui s'irisent de toutes les nuances de son ciel et de sa Lagune, mais ce n'est pas par ces voies que Venise m'a conduit jusqu'à son coeur. Mon envoûtement vient d'ailleurs. Je cherche en vain la clé qui m'a ouvert ses portes secrètes et les a refermées sur moi.
Que de fois ai-je poursuivi en moi-même et en elle le mot de cette tendre enigme ! Pourquoi, dès que je respire l'air vénitien, éprouvé-je ce plaisir à vivre où les actes les plus insignifiants et les pensées les plus quotidiennes prennent une valeur particulière, un sens exceptionnel et me communiquent un bien-être inaccoutumé ? Pourquoi m'y sens-je si intimement adapté aux choses, si près d'elles et si à elles, en une sorte de convenance profonde ? Pourquoi le son des cloches dans le ciel, le bruit d'un pas sur les dalles me font-ils battre le coeur d'une certaine façon ? De quelle prédisposition me vient cet accord avec tout ce qui m'entoure ? De quelque lointaine influence atavique peut-être ? N'ai-je pas dans mon ascendance deux aïeules qui portaient un nom à consonanace italienne et qui m'auraient transmis d'obscures affinités ?
[...]Ce sont de longues heures d'intimité passionnée dont j'essaie de fixer le souvenir, les heures où, errant de calle en calle, de campo en campo, voguant sur la solitude lumineuse de la Lagune, balancé aux coussins d'une gondole ou accoudé à la rampe de bois d'une altana, Venise m'a confié, en échange de mon attentive tendresse, quelques-uns des secrets de son silence et de sa beauté.
Henri de Régnier, l'Altana ou la vie vénitienne.

jeudi 30 décembre 2010

UNE CLARTE FROIDE


photos ©Catherine Hédouin

Eau de l'oubli. Dans leur cadre immobile, les yeux noirs des fenêtres. De fines gouttes de pluie perlent cette clarté froide. Pas un éclat, juste un palais à l'envers pris au piège d'un nuage.
Bruine qui feutre les sons, relève les senteurs iodées mêlées à des effluves de salpêtre, de moisi et de vase. Les miroirs sont passés des canaux, au creux du trachyte ; les enseignes et les toits allongent leurs traits sur le dallage. La tour d'une église, tout entière dans un pavé. Les briques revivent ; des verts, des jaunes luisent au milieu des chevrons. Et les ponts gris, avec quelques touches de rosée sur les rambardes noires.
Bernard Neau, Venise Miroir des Signes.

mercredi 29 décembre 2010

COMME UN MIROIR



photos ©Catherine Hédouin

Venise a la faculté de se régénérer : l'air est traversé par tous les souffles venus d'Orient et d' Occident, la mer appelle du côté de la Piazzetta, effleure ses quais, comme lorsque Watteau fait entrer la mer dans l'Embarquement pour Cythère. Régénérescence donc de Venise qui, loin d'être mortifère, comme l'avaient voulu les romantiques et plus tard Thomas Mann, est en réalité la ville la plus tonique du monde, la plus stimulante et la plus créatrice.
Alain Vircondelet, Venise ou l'Innocence retrouvée.

lundi 27 décembre 2010

EN ATTENDANT LA FÊTE...

©Catherine Hédouin
À Venise, les gens se déplacent comme sur une scène : avec une agitation qui ne les mène nulle part, ou leurs rêveries sans objet, ils passent leur temps à apparaître à un coin de rue et à disparaître immédiatement à un autre. Ce faisant, ils ressemblent toujours à des acteurs qui ne se tiendraient ni à droite ni à gauche de la scène. La pièce se déroule, qui n'a aucune raison d'être et aucun effet sur la réalité.
Georg Simmel.

vendredi 24 décembre 2010

JOYEUX NOEL

A vous qui passerez ici, Amis, Visiteurs d'un jour ou de toujours de VenetiaMicio, je souhaite un Joyeux Noël et une très belle fête, joies et bonheurs partagés avec les êtres qui vous sont chers, une pensée pour ceux qui sont seuls...







photos ©Catherine Hédouin

Merci à toi Catherine ma fidèle complice pour ton aide précieuse,
grâce à tes photos, VenetiaMicio continue de parler de la Bellissima, chaque jour...
jusqu'aux prochaines retrouvailles !
JOYEUX NOEL à toutes et tous

COULEURS SOIE ET VELOURS : l'élégance raffinée


photos ©Catherine Hédouin

MARIANO FORTUNY Y MADRAZO (1871-1949)
Cet esprit extraordinairement curieux, fasciné par l'esthétique wagnérienne, exerça ses talents dans la photo, le dessin, la peinture, les éclairages de théâtre et la mode. Il installa, à la Giudecca, un atelier d'impressions faites à la main sur de précieux velours de soie. Ses robes, inspirées des tuniques de la Grèce antique ou des djellabas arabes, révolutionnèrent l'habillement des femmes, jusque-là prisonnières de corsets et autres instruments de contention.
La mode Fotuny suscita l'intérêt des esprits les plus libres de son temps. Parmi ses clientes les plus célèbres, on trouve Isadora Duncan et Eleonora Duse qui, comme D'Annunzio, fréquentaient son palais où se retrouvaient des artistes de toutes les nationalités (Proust cite plusieurs fois, dans son oeuvre, les robes de Fortuny).
Depuis plusieurs années, d'admirables expositions temporaires se tiennent dans cette demeure où l'on se retrouve dans un décor de rêve parmi les tableaux, les travaux inachevés, les maquettes de théâtre et leur système d'éclairage, les bibelots de toutes sortes, semés ici et là, donnant l'impression que le maître de maison s'est brièvement absenté ou va revenir de voyage. Cette optique de musée, un peu plus rationnelle, en a transformé la magie très spéciale mais le charme est resté à travers les lumières, les tentures, le mobilier d'une incontestable saveur orientale.
[extraits dans les itinéraires avec Corto Maltese]

jeudi 23 décembre 2010

INDISCRETION

©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin

...Un réverbère, une lueur d'eau, font sortir de la nuit, sur un canal, le coin d'une maison : oui, c'est vraiment un coin, avec toute la densité qui le remplit. On retrouve un espace gagné par une démarche d'une souplesse nocturne, non mesuré de plans et d'arêtes : mais c'est de l'espace.
Et puis, un autre espace apparaît soudain, aux limites si humaines. Ces fenêtres aveugles dans la journée, que seul un contour de pierre définit ou un reflet de soleil frappant toujours de biais, comme un projecteur en coulisse, sur des vitres fermées ; ces fenêtres si lointaines, que rase sans pouvoir y plonger le regard de celui qui passe dans la rue étroite, étrangement rapprochées maintenant, s'ouvrent sur des pièces qu'on voit souvent en entier : les murs, et la table, et l'homme assis à la table, et une femme qui passe, et la lampe... Je ne sais pas ce qui se passe plus tard dans la soirée : de nouveau éloignées, elles ne se donnent, mais alors à portée de la main, qu'à ceux qui se promènent en barque à travers les canaux. Mais elles sont toutes là, entre six et huit, en cette saison : entières, offertes, étoilant de façon irrégulière les murs qui respirent dans une lumineuse obscurité.
Liliana Magrini, carnet vénitien

ROUGE RIALTO

Dans ce quartier, vous découvrirez le dynamisme de la ville, ses parfums et ses arômes vous retiendront prisonniers de son périmètre festif.
Ici, la journée commence à cinq heures du matin avec le marché ...
©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin


Une ville théâtre, une ville multipliée à l'infini par l'eau et la lumière, une ville intime et familière, une ville labyrinthe qui se masque de tristesse ou de joie à volonté, une ville dont le coeur bat au rythme des pas, une ville sortie du temps qui nous ancre dans le quotidien, une ville dont même les rides sont belles...Nous n'avons pas fini de parler d'elle !
(un parmi les nombreux et gentils commentaires reçus, celui-là est de Marisol)

mardi 21 décembre 2010

VENISE AUX COULEURS D'OR ET D'ARGENT

©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin

Le soleil a disparu, mais San Giorgio, les tours, les bâtisses de briques sont aussi roses qu'une fleur de pêcher, et du côté du couchant une vapeur de pourpre, une sorte de poussière lumineuse, un souffle de fournaise embrase l'horizon. A l'Orient, toutes les rondeurs, toutes les aiguilles sortent de la mer éclatante pareilles à des coupes et à des candélabres d'agate ou de porphyre ; ces arêtes et ces crêtes tranchent avec une netteté extraordinaire la grande conque céleste, et tout en bas du ciel on voit se poser une teinte d'émeraude lointaine.
Hippolyte Taine, voyage en Italie, 1864.

lundi 20 décembre 2010

LANTERNES ET AUTRES FANAUX VENITIENS

©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin

N'est-ce pas, en effet, ici un lieu étrange par sa singulière beauté ?
Son nom seul provoque l'esprit à des idées de volupté et de mélancolie. Dites : " Venise ", et vous croirez entendre comme du verre qui se brise sous le silence de la lune... " Venise ", et c'est comme une étoffe de soie qui se déchire dans un rayon de soleil... " Venise ", et toutes les couleurs se confondent en une changeante transparence. N'est-ce pas un lieu de sortilège, de magie et d'illusion ?
Henri de Régnier


dimanche 19 décembre 2010

LUMIÈRES DE FÊTES

©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin
J'aurais tellement aimé, moi aussi, vous la montrer parée de son manteau immaculé.
Telle que je l'ai vue depuis quelques jours, à travers les blogs de mes copains italiens, merveilleuse avec toutes ces harmonies de tons qui éclatent de lumière !
Les bleus et les jaunes n'ont jamais été aussi lumineux, Venise est éblouissante et brillante.
Je vous souhaite une belle et agréable soirée comme cette fascinante Venise photographiée par Catherine...

samedi 18 décembre 2010

LANTERNES VENITIENNES

©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin


©Catherine Hédouin

...Mais ce qui, à cette heure-là rend surtout charmantes les petites calli aux vieilles maisons, ce sont les boutiques d'artisans : d'anciennes petites boutiques au plafond bas et au petit socle de pierre. Si sombres, dans la journée, que rien ou presque ne peut se voir de l'extérieur, elles forment maintenant un petit carré d'une lueur chaude, dont seul un rectangle, en bas, reste opaque. C'est contre ce socle que s'appuie la chaise du cordonnier, l'établi du menuisiser. Eux-mêmes sont là, à portée de la main, derrière ces vitres qu'on effleure en marchant. On a de la peine à ne pas s'arrêter pour leur dire bonsoir. Les passants le font, d'ailleurs, le plus souvent ; ou du moins, s'ils sont pressés, ils adressent et reçoivent un sourire. Et pourtant, l'écart entre l'ombre où l'on passe et cette chaude lueur suffit à confirmer un silence et un recueillement non entamés.
On est en contact de sourire : de soupir, non. Nous sommes à Venise.
Liliana Magrini, carnet vénitien.


vendredi 17 décembre 2010

DE LA FEERIE ET DU MERVEILLEUX

©Catherine douin

©Catherine douin

©Catherine douin
S'il y a un lieu qui, au monde, a conservé cet état des origines, c'est bien Venise. Nulle part qu'ici, l'on n'éprouve cette étrange sensation des débuts, cette idée fuyante et présente à la fois que Torcello est encore au début du monde, que les terres lagunaires, sitôt dépassée la ville, reviennent au commencement, cette impression d'aube, cette turbulence marécageuse, cette platitude de l'eau qui ne frémit qu'aux remuements des embarcations, mais qui retrouve sa paix inaugurale dans les passes d'eau et les estuaires toujours remodelés par les marées.
Cette vérité native, on la retrouve toujours dans la ville elle-même, dans cette sorte d'innoncence enfantine qui la caractérise, cette manière qu'elle a de danser, de se dandiner, de se caler entre les ponts et les quais. Proust savait mieux que personne que Venise est le lieu de l'enfance retrouvée, et c'est peut-être là la fascination qu'elle exerce sur ceux qui la visitent. L'enfance se loge dans cet amoncellement de maisons et de palais, d'églises et de campaniles, donnant l'impression que tout va s'écrouler, mais l'enchantement est millénaire, et rien ne pourra, malgré les lamentations régulières sur l'écroulement de la ville, faire s'effondrer ses pilotis...
Alain Vircondelet, Venise ou l'innocence retrouvée, la naïveté originelle de Venise.


jeudi 16 décembre 2010

A LA TOMBEE DU JOUR SUR LE GRAND CANAL...

...C'est une heure délicieuse que celle où, au crépuscule, Venise s'allume.
Elle prend un air de mystère et de secret.
Henri de Régnier, la vie vénitienne 1928.
Photos©Catherine Hédouin


mercredi 15 décembre 2010

L'OMBRE DE SAN MICHELE

Lorsque vient le temps du crépuscule la lagune s'éclaire de mille feux
dévoilant dans l'obscurité le chemin qui mène à Murano.
Une forêt de paline enracinée dans le sol de Vénétie jaillit comme un trait d'union
entre la terre, l'eau et le ciel.
Ces pélerins de bois veillent les défunts, endormis sur l'île de San Michele
dans le silence de leur nuit éternelle.
©photo et texte de CLEIA

©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin
Merci à Claudie et Cath pour ces merveilleuses photos...
Ce billet est pour tous les Amoureux de Venise et tout particulièrement pour Marie !


mardi 14 décembre 2010

ALTRA VENETIA

©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin
Sur le campo Ruga, le sotoportego Zurlin a la particularité d'être le plus bas de la ville.
Le lieu fait le bonheur des photographes et surtout des enfants qui sont les seuls à pouvoir l'emprunter sans se baisser.
La corte Zurlin, que l'on rejoint en traversant le sototportego, est également le lieu d'une légende selon laquelle le fantôme de la fille d'une femme malade serait allé chercher un médecin qui passait là. Celui-ci aurait ainsi vu la jeune fille en chair et en os, alors qu'elle était morte depuis un mois.
Venise Insolite et secrète. Thomas Jonglez et Paola Zoffoli