dimanche 31 juillet 2011

Rucciolo ou Risso il Fero da poppa


RISSO (boucle) IL FERO DA POPPA
il ressemble à un dauphin (Delfino)

photo©Cleia

pour faciliter le passage des ponts, quelques gondoliers ont retiré ce symbole vieux de 500 ans, présent à l'arrière des embarcations...

******

et maintenant IL FERO DI PROVÀ

L'emblématique fer de proue des gondoles nous raconte l'histoire de la lagune.
La rondeur harmonieuse de son galbe, du faîte jusqu'à la base, dessine méandres du Grand Canal. Le symbole du pouvoir s'affiche au sommet du fero sous la forme stylisée de la Zoia, la corne bordée de fil d'or que coiffaient les Doges. Sous ce joyau, une percée sommaire résume la grandeur du pont du Rialto et de son arche unique.
Lancée vers l'avant, six barrettes, telles les lames d'une boîte à musique, donnent le ton et égrènent les noms des six quartiers de Venise. La solitaire île de la Giudecca leur fait écho tandis que trois autres soeurs de la lagune, ciselées dans le métal se mêlent au choeur et célèbrent Venise la Sérénissime.
Photos, dessin et textes de Cleia

voir aussi mon billet sur la gondole

samedi 30 juillet 2011

Dernières Images...










Encore un petit tour pour apercevoir la gondole verte, le vent passe par rafales sur l'eau,
le miroir s'estompe et devient par magie le reflet une peinture impressionniste...


jeudi 28 juillet 2011

La Gondole Verte








Cette gondole-là fait partie du paysage, elle ne joue pas les starlettes en " rouge et noir "...
pardon en jaune, sur le Grand Canal pendant la Biennale !
Je le sais, car tant d'autres l'ont déjà immortalisée avant moi par de très jolies images.
La lumière est forte et le ciel est limpide car il y a du vent, il fait presque frisquet à l'ombre,
ce qui donne encore plus de charme à cette balade où l'on peut errer sans être accablé(e) par la chaleur qui règne depuis quelques jours.

mercredi 27 juillet 2011

Le Sotoportego...

Ce matin, dans le ciel clair, la frénésie des hirondelles était incroyable. Elles tissaient,
de leurs fuseaux ailés, au-dessus de Venise, un véritable filet de cris.
Henri de Régnier, 1911 Les Cahiers.








Voilà, je suis de retour dans ce charmant passage,
le calme est revenu et je m'en donne à coeur joie !
J'ai lu dans les itinéraires de Corto Maltese, que l'on apercevait autrefois une mystérieuse peinture murale représentant un serpent avec une queue en huit horizontal, symbole de l'infini, une étoile à sept branches à la base et un croissant de lune sur la tête. (page 105- la porte de l'Amour).

mardi 26 juillet 2011

Le Sotoportego










Ce matin là, je décide d'aller prendre quelques images du sotoportego del Filatoio, la lumière est bonne et je forme le voeu qu'il n'y ait plus la grosse barque à la bâche blanche qui bouchait totalement la vue !
En principe il n'y a jamais personne dans la fondamenta de le Grue, j'avance donc dans la ruelle, je passe le sotoportego del Nonsolo, encore quelques pas et je jette un coup d'oeil rapide : à la place de la barque j'aperçois un trio de jeunes garçons dans le fond !
Zut ! Je m'approche doucement mine de rien, ils n'ont pas l'air d'admirer le paysage, on dirait qu'ils complotent quelque chose ! Je vois que je les dérange. Effectivement il y en a un, celui qui est assis, caché derrière son compère, qui se roule un petit joint !!!
Je m'éloigne et je me retourne, tant pis pour eux, je fais quand même une image en contre-jour, les gamins sont pris en flagrant délit, l'un d'eux est appelé sur son portable et me rejoint à l'extérieur !
Il ne me reste plus qu'à aller flâner ailleurs et je repasserai un peu plus tard pour faire mes photos tranquillement... Le problème on s'éloigne toujours un peu.
Pendant ma petite virée, je me retrouve du côté de la calle et de la corte dei Mercanti où Elio nous avait dit qu'il était né, alors voilà quelques petites vues pour vous.
Une heure plus tard, je croise un des petits gars aperçus au bord du rio de la Pergola, lui m'a oubliée, mais moi je reconnais le polo entrevu dans l'ombre.
Il est amusant de croiser des personnes vues à un autre moment et en un autre lieu, et cela plusieurs fois dans la même journée !
Cette fois-ci, le sotoportego Del Filatoia est pour moi toute seule !
(à suivre)

dimanche 24 juillet 2011

LA CASA DI CORTO MALTESE

"Peut-être que je suis le roi des fous, le dernier représentant d'une dynastie qui a totalement disparu, qui croyait en la générosité et l'héroïsme..." Corto Maltese



façade côté rio de la Panada






Rio de la Panada - fondamenta G.Gallina et calle drio del Scuole




La jolie petite cour du musée



L'univers de Corto





sandolo sur le rio de la Panada amarré près de la maison de Corto



Calle Drio le Scuole




la casa di Corto Maltese

rio Terà Dei Biri

Cannaregio 5394/B

VENEZIA






L'ospite inatteso



Mostra di fumetto di Fabiano Ambu, artista selezionato per il padiglione Italia 54e Biennale di Venezia, Regione Sardegna




******

Je m'étais fait la promesse d'aller visiter la maison de Corto.

Je pense que les habitués de VenetiaMicio n'ignorent plus, l' affection particulière que je porte au beau marin à la boucle d'oreille et à Hugo Pratt !

Donc je me suis présentée vers 10 heures à la porte du musée et petite veinarde, j'ai eu droit à la visite des lieux en solo !

Voici le programme, ensuite je vous raconterai mes petites impressions...



*******



Salle 1 : Hugo Pratt - naissance de Corto Maltese



Hugo Eugenio Pratt (Rimini, 15 juin 1927-Lausanne, 20 août 1995) a été un des plus grands maîtres de la bande dessinée de tous les temps. Bien que né par hasard à Rimini, c'est Venise qui fut surtout le centre de sa vie ; parmi ses histoires, deux ont pour cadre la cité des doges, L'Ange de la fenêtre d'orient et Fable de Venise (Sirat Al-Bunduqiyyah), une troisième, La Cour Secrète dite de l'Arcane, commence dans une cour vénitienne, mais les rappels à sa ville sont multiples et se retrouvent également dans maintes de ses histoires. Très fort fut son lien, en effet, avec la cité lagunaire.



La rencontre avec Florenzo Ivaldi, en 1967, fut un tournant important de sa carrière. Tous deux décidèrent de faire paraître une nouvelle revue : Sergent Kirk, où furent publiés les histoires que Hugo Pratt avait écrites pendant les treize années qu'il passa en Argentine, quelques classiques américains et des inédits. C'est dans ce premier numéro que parut La Ballade de la mer salée, la toute première aventure de Corto Maltese, le personnage le plus célèbre et le plus important du dessinateur.



A travers les aventures de son marin, Hugo Pratt s'est affirmé comme l'un des auteurs de bandes dessinées les plus importants du monde. Son imaginaire à la fois cultivé et populaire, son insatiable recherche d'un graphisme alliant l'essentiel à l'expressivité (le style de Milton Caniff restera toujours un modèle pour lui tout en flirtant, par certains côtés avec la "ligne claire" de la tradition franco-belge), une habilité narrative consommée font de lui la référence absolue pour tout amateur désireux d'étudier la puissance expressive de la "littérature dessinée" (définition orgueilleuse donnée par Hugo Pratt lui-même, qui préférait néanmoins se faire appeler "fumettaro".



Dans cette salle sont présentés des meubles des années 60/70, période de la création du personnage de Corto Maltese.



-Lampe de bureau orange - Nom : Nesso - Design : Groupe des Architectes Urbanistes Città Nuovà, 1965.

-Table de salon - Nom : Amanta - Design : Mario Bellini, 1964

-Tabouret d'enfant - Nom : Efebico - Design : Stacy Dukes, 1965

- Fauteuil blanc - Nom : Toga - Design : Sergio Mazza, 1968

- Banquette orange - Nom : Pancotto - Design : Rainaldo, années 80



Sont exposées également 17 photographies gracieusement concédées par les archives historiques Bianconero Cameraphoto Epoche, représentant Hugo Pratt à Venise.



Salle 2

Dans la deuxième salle sont exposées neuf reproductions de grand format tirées des récits de Corto Maltese.

Nr. 5 phototgraphies des esquisses originales tirées de la série : Soldats d'Amérique réalisées par Hugo Pratt pour le " Corrierino dei Piccoli ", 1963.



Salle 3

Cette salle cherche a reconstruire, l'univers de Corto Maltese.

L'ameublement et la décoration veulent évoquer les différents endroits parcourus par Corto Maltese dans ses récits. Les meubles sont d'authentiques pièces des années 20/40, période à laquelle se réfèrent les aventures de Corto Maltese (bureau excepté). Les vitrines coloniales et le chiffonnier sont en teck et proviennent des colonies anglaises des Indes. Les fauteuils, la petite table ronde et la console, toujours d'époque coloniale, sont en palissandre et datés des années 20. La tapisserie ouzbek évoque ses voyages effectués à Samarkand, tandis que la chaise et le coffre proviennent du Kâfiristân. La crédence à deux portes est par contre italienne ; elle remonte au début du XXe siècle et est en noyer. La banquette est chinoise, en acajou et des années 40.

Certains objets ont une valeur historico-scientifique : projectile de canon, pendule américaine datographe, anciennes monnaies étrangères, fossiles authentiques, minéraux ; d'autres une valeur culturelle : masques de tribus africaines provenant du Cameroun et du Burkina Faso, bijoux, instruments divers, jeu d'échecs en bois de santal et ébène, livres anciens ; et d'autres encore fantastique... comme la fameuse chaise en osier de Corto Maltese (dénommée la Chaise Paon, année 60), l'histoire des sirènes, la lettre à Corto Maltese, et, enfin, son costume que vous pouvez endosser pour devenir vous-même Corto Maltese...



Les visiteurs sont invités à toucher, expérimenter tous les objets afin de vivre une expérience agréable.

Que vous soyez explorateurs ou rêveurs, au choix, cet endroit est le vôtre...



Salle 4 et 5 - Ateliers

Les deux dernières pièces sont dédiées aux activités pédagogiques et ludiques.



*******

Grâce à Elia, j'ai passé un agréable moment dans la maison de Corto, étant la seule visiteuse du moment. Peut-être celle du titre de l'exposition en quelque sorte : L'ospite inatteso !

J'ai pu prendre mon temps pour regarder les meubles et surtout les photos de la première salle, ensuite j'ai contemplé les grands formats de la salle suivante, mais le clou de la visite c'est la troisième salle. Effectivement lorsque je suis entrée dans l'univers de Corto, je suis passée dans une autre dimension. J'ai touché du regard et caresser aussi ses objets, j'ai écouté sa musique sur le vieux gramophone, j'ai tenu dans mes mains un fossile, Elia a pris le "bol chantant tibétain" et le son aigu a empli la pièce. À mon tour j'ai essayé, je n'osais pas, puis j'ai pris le rythme et enfin la musique est venue ! D'autres objets sont sortis des vitrines et j'ai pu à nouveau les toucher.

Dans la petite pièce attenante, d'autres portraits du marin, son petit gilet rouge et sa redingote.

Il ne manquait que lui !

Ensuite, je me suis installée à son bureau, encrier, plumes et parchemin attendaient quelques mots imaginaires à lui adresser, ce que je n'ai pas manqué de faire bien sûr...

Elia m'a ensuite entraînée vers les deux dernières salles où se déroulent divers ateliers, peut-être seriez-vous tentés de vous initier au dessin et à la bande dessinée.

J'ai traversé un couloir où l'on peut à l'aide de gros feutres, déposer une bulle, un commentaire, une dédicace, pourquoi pas un petit dessin, la marque de son passage.

N'oublions pas que Hugo Pratt travaillait en équipe avec Guido Fuga et Lele Vianello, ses collaborateurs historiques mythiques. Tous deux Vénitiens, ils ont collaboré dès 1968, tant sur ses albums que sur ses travaux publicitaires . Alliant une connaissance rare de la cité et de la vie de Corto Maltese, les deux complices étaient les plus à même de nous dévoiler tous les lieux préférés du marin, et de son créateur, comme nous avons pu le constater lors de la parution en 2010, des itinéraires avec C.M...

Elia m'invite à repasser pour rencontrer Guido, ce que malheureusement je n'ai pu faire. Mais je sais que si je reste un peu plus longtemps à Venise je pourrai le rencontrer, c'est lui qui enseigne la bande dessinée dans les ateliers.

Avant de quitter ce lieu, je fais un tour pour voir l'exposition de Fabiano Ambu, j'ai un coup de foudre pour son affiche.





vendredi 22 juillet 2011

Graines de Vie





En sortant du palais Contarini, je me suis, à nouveau, "replongée" dans la foule pour revenir vers chez moi. Après S.Barnaba, j'ai retrouvé un peu de calme en passant par la calle de le Boteghe et c'est dans la douceur des ruelles suivantes que j'ai vu, à travers la vitrine de la Gallery Gianni Seguso,(fermée) les sculptures de Marie-Laure Viébel (la vie est belle), exposition dans le cadre de la 54e Biennale de Venise.

Voici ce que dit l'artiste :
" Ces formes très rondes, douces me touchent probablement parce que je suis une femme. Derrière il y a l'idée de la maternité, de la renaissance, du cycle de vie. J'ai aussi été séduite en les touchant, en travaillant dessus, pour la sensualité et la force qui s'en dégagent."

Mon amie Hélène qui se trouvait à Venise lors du vernissage, m'avait fait parvenir un joli commentaire sur l'exposition, qu'elle avait trouvé belle et insolite !
Je vais m'aider de son compte-rendu pour vous parler de ces pièces aux rondeurs sensuelles comme la graine géante du coco de mer ou coco-fesse, un palmier millénaire des Seychelles.
La galerie expose une quinzaine de sculptures en bronze ou en verre de Murano, sur le thème de cette graine rare.

"Mon regard est attiré dès l'entrée par l'énorme coco de bronze au fond de la galerie, c'est un coco bouche, destiné comme m'explique l'artiste, à recevoir des messages d'amour et de pardon. Marie-Laure Viébel me demande d'écrire un message, sur un morceau de papier transparent qui habituellement sert à séparer les feuilles d'or. Les messages mis dans la bouche, tombent dans la sculpture, munie à l'arrière d'une petite boîte cadenassée. À la fin de l'exposition, elle recueille les messages et en forme une sorte de boule qu'elle entoure d'or. Un de ces "lingot" est d'ailleurs au pied de la sculpture. Ce qui, de prime abord, paraît un peu insolite et sans grande signification, se transforme par la magie de sa passion en une réelle admiration. "