jeudi 30 septembre 2010

PROMENADES SUR LES TOITS

©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin
...Venise tout là-haut nous offre des paysages qui n'appartiennent qu'à elle seule, avec les lents déclins de tuiles incurvées et imbriquées, à la provençale, d'un rouge fané, ponctué de lichen, les terrasses incrustées entre des pans de murs, les altane de charpente tendues de linge multicolore, la cohue ivre de cheminées extravagantes et l'escalade verticale des campaniles peuplés de cloches...
...Du haut de l'Horloge, et presque à portée de la main, on peut voir, comme planant au-dessus des tuiles, quelques-uns de ces étranges édifices de charpente que l'on appelle les altane.
....Ces terrasses follement perchées ont toujours fait partie du décor vénitien. Aussi loin qu'on pousse ses recherches dans les peintures anciennes, les estampes et même les archives on les trouvera toujous juchées sur les toits. Elles étaient d'ailleurs indispensables à tous ceux qui n'avaient pas de jardin, tant pour faire sécher le linge que pour y prendre l'air dans une intimité relative. C'est là aussi, et non sur les balcons, que les Vénitiennes sse faisaient blondir les cheveux au soleil ; elles se coiffaient pour cela d'un chapeau sans fond, la solana, n'ayant que de larges bords pour abriter le visage et y étaler la chevelure...
A.T'Serstevens Intimité de Venise©Arthaud


mercredi 29 septembre 2010

ENCHANTEMENT DE LA LUMIERE

Pour Danielle de mon Album vénitien....


....A Venise, devant les continuelles variations lumineuses qui m'étaient offertes, j'ai connu des moments d'amer regret, à penser que je n'avais ni pinceaux ni palette, ni surtout de moyens, pour les fixer selon ma vision. C'est une permanente transfiguration du même paysage, avec des dégradés si subtils qu'ils se fondent à mesure qu'on les analyse : le temps de les rechercher dans le monde infini des couleurs, et ils se sont déjà évaporés...A.T'SERSTEVENS Intimité de Venise ©Arthaud 1969)



©Marisol
©huile sur toile Mozziconacci 1980


La magie d'une première fois, de la première rencontre avec Venise,
d'un petit coin découvert il y a 30 ans, en plein hiver,
qui fut le tout premier sujet d'une toile de Mozziconacci.
Plus tard, en février dernier, Marisol qui nous conte de belles nouvelles
sur les pages de mes billets, est passée par là, à son tour.
Danielle de Album Vénitien, vous trouverez le lien dans mes favoris,
s'est arrêtée à son tour devant cette vieille porte rouge.
Comme j'ai lu un jour... "Tout travail sur Venise est un travail pour Venise."

mardi 28 septembre 2010

VENISE SILENCIEUSE

"Tous les petits sentiers de pierre ou d'eau, rio, fondamenta, salizzada, calle, continuent lentement leur régression. Ce réseau solitaire nous invite au plaisir délicat du repliement."
Maurice Barrès
©archives VenetiaMicio

©archives VenetiaMicio
" Le grand soleil de l'altana qui l'heure approchant de midi absorbait dans son éclat même la pourpre de la vigne vierge sur le parapet."
Liliana Magrini, carnet vénitien

lundi 27 septembre 2010

UN AUTOMNE À VENISE

©archives VenetiaMicio

©archives VenetiaMicio


©archives VenetiaMicio
L'automne à Venise est la saison que je connais le mieux
pour y avoir séjourné de nombreuses fois.
Si vous avez la chance de pouvoir vous y rendre,
la lumière, les tons, la douceur des journées vous charmeront.
L'eau des rii se transforme en un miroir bleu, reflet d'un ciel pur.
Les promenades, dans les calli, sur les campi ou le long d'un rio
sont des flâneries à l'infini et deviennent un art de vivre à la vénitienne.
Arrêtez-vous, asseyez-vous au soleil, rêvez en regardant chaque détail,
l'esprit libre et apaisé.
Découvrez une petite cour, perdez-vous, vous êtes dans un lieu d'exception.

dimanche 26 septembre 2010

PROMENADES AUTOMNALES

Revenir en flânant jusqu'au campo San Polo.
Faire une petite halte, jouir des derniers rayons de soleil,
trouver une petite place sur un des bancs et regarder la vie vénitienne.
Une femme près de moi, enfile de minuscules perles avec dextérité, tout en discutant
avec une autre femme. Mes yeux ne peuvent quitter ses doigts, agiles, aériens , et j'entrevois
son ouvrage, elle confectionne des fleurs.
Ce campo est très animé, un des plus anciens de Venise,
et assurément l'un des plus vastes de la ville.
Des enfants s'amusent comme des fous, aucun risque d'une chute dans un rio,
ici, ils sont libres comme le vent.
Je promène mon regard, je lève les yeux et j'aperçois cette jolie terrasse...
Un ange passe, encore un rêve !
©archives VenetiaMicio
©archives VenetiaMicio

©archivesVenetiaMicio


Quelques mots de Bernard Neau, ©Venise Miroir des Signes ...
...Partout, il y a le ciel. La nuit, on peut voir la lune ; le jour, lire la route des nuages.
Les bancs sont ronds et rouges sous les arbres.
Entre les pavés, une fleur, quelques herbes folles.
Une femme arrange l'écharpe d'une petite fille.
Un vieil homme suit des yeux un lâcher de ballons.
Des enfants s'amusent dans les feuilles tombées et les pigeons se mêlent à leurs jeux...

samedi 25 septembre 2010

UN AUTOMNE À VENISE

©VenetiaMicio
©VenetiaMicio
©VenetiaMicio
©VenetiaMicio

Je trempais dans un prisme liquide, toutes les couleurs et toutes les nuances, depuis la pourpre jusqu'au reflet de la soie verte la plus pâle, quand elle est comme l'ambre ou comme la liqueur d'absinthe, à peine battue d'eau. L'oeillet rouge du ciel s'éparpillait en pétales sans nombre.
Une caresse de l'air me touchait tendrement au front et aux tempes.
L'odeur enivrante de la mer me vint aux narines, le souffle suave et salé qui lève des flots.
Enfin, des clochers pointus sortirent de la lagune, comme les épines d'une rose ; et ils étaient safran, du bout. J'arrivais. On rêve de Venise, avant d'y être. Et sans le savoir, soudain, on y est en rêve. Ce fut ainsi, à la fin du jour, que j'entrai chez la Reine des Sirènes.
André Suarès,
Impressions vénitiennes, Mélancolie : Splendeurs et Misères de Venise,
Le voyage à Venise Jean-Claude Simoen

QUELQUES NOUVEAUX LIVRES

La peinture en pages...mais pas dans ma bibliothèque !

Les Peintres de Venise par Enrico Maria Dal Pozzolo (Actes Sud, 384 pages)
Une exposition regroupant tous les peintres qui se sont inspirés de Venise serait impossible à organiser puisque les toiles sont disséminées aux quatre coins du globe. C'est donc à une sorte de manifestation virtuelle passionnante que vous assistez en feuilletant cet album qui réunit des artistes du XIVe au XVIIIe siècle à la renommée plus ou moins grande. Explorant chacune de ces périodes, k'auteur passe au crible les tableaux qui illustrent Venise et analyse l'influence que les peintres qu'ils soient Italiens ou pas, ont apportée à l'art de leur époque.


Tintoret par Guillaume Cassegrain (Hazan, 320 pages)
Le Tintoret fut l'un des rares peintres de la Renaissance vénitienne à être né...à Venise, alors que son grand rival le Titien, voyait le jour à Cadore et Véronèse à Vérone. On découvre à travers le texte érudit de l'auteur un artiste aux multiples facettes, un être complexe plein de contradictions. Certains le considéraient comme un peintre révolutionnaire et matérialiste, alors que d'autres le voyaient plutôt comme un artiste idéaliste et spiritualiste. Lui-même d'ailleurs affichait une devise ambiguë sur la porte de son atelier : " Le dessin de Michel-Ange, la couleur de Titien" Cette monographie apporte un regard nouveau sur Tintoret tout en le restituant dans son époque.

[propos de Pascale Frey, recueillis sur le dernier Elle Décoration]

vendredi 24 septembre 2010

CAMPO CASTELFORTE

...Notre ami Pratt aimait cet endroit car les fenêtres du premier étage de la maison sur le canal juste devant la place, était un régal de moulinets, girouettes et autres petites mécaniques astucieuses, que le moindre souffle d'air mettait en marche, à la grand joie des promeneurs...
(Itinéraires avec Corto Maltese)
©archives Mozziconacci
archives©A.M

huile sur toile©Mozziconacci

©archives Ange Mozziconacci
Une petite historiette du quartier...la laitue des Frari
L'oratoire della Lattura (laitue) fut fondée en 1332 par Nicolò Lion qui selon la légende,
le fit construire après une miraculeuse guérison.
On raconte que gravement malade, il désira manger une laitue en pleine nuit.
On ne put la trouver que dans le potager du couvent des Frari.
(guides Gallimard 1992-Venise)

Le campo est un lieu sublime de couleurs, proche de l'église des Frari, de la Scuola di S.Rocco et de S.Rocco.Je vous conseille l'arrivée par la calle de la Scuola, de prendre le petit pont et de passer sous le sotoportego. Les rii de la S.Rocco, de S'Pantalon et de le Muneghete se rejoignent tous à cet endroit, ce qui donne un charme fou à ce campo.
Les maisons sont de style 16e et avaient été construites pour la classe moyenne de la cité.
Bonne promenade

jeudi 23 septembre 2010

L'ESCALIER ET LE PALAIS ABANDONNES

dessin 1980©Ange Mozziconacci

...Je crois les sortilèges de Venise difficiles à définir, à capter : on les subit, on y succombe sans être même conscient. C'est un sentiment d'irréalité proche des fantasmes et du rêve qui crée les enchantements, les mythes, les séductions de Venise...(Fernand Braudel In "Venise" 1984)


l'envers du décor©VenetiaMicio

©VenetiaMicio



Un jour j'ai vu une photo de cette petite cour, de cet escalier envahi par les mauvaises herbes. Comment un tel lieu existait à Venise, sans qu'une seule fois, je l'aperçoive ?
D'ailleurs, il me semblait tellement iréel, existait-il vraiment ?
Ne vous arrive-t-il pas d'avoir cette sensation bizarre d'être passé(e) de l'autre côté du miroir ? Seulement cette fois-ci, nous sommes passés réellement de l'autre côté, puisque ceci est l'envers d'un palais très connu : la Ca'Da Mosto. ***
Je ne compte plus le nombre de fois que mes yeux se sont portés, longuement sur sa façade délabrée, détaillant son architecture magnifique, et admirant la demeure du navigateur Alvise Cadamosto, du XIIIe siècle, de style néo-byzantin, à la fois habitation et entrepôts.
Maintenant, après avoir situé le lieu, il ne me reste plus qu'à le découvrir lors d'une prochaine visite.
Je ne compte plus le nombre de fois que je suis passée dans ce coin. Mon regard était toujours absorbé par un petit détail affectif. Lorsque j'arrivais sur le pont S.S. Apostoli, je levais les yeux vers un balcon du palazzo Falier où chaque soir je voyais un épagneul , le museau appuyé sur le rebord de la fenêtre, les yeux mi-clos, surveillant mine de rien, le va-et-vient de la foule qui s'engouffrait sous le sotoportego...
Automatiquement, ensuite je suivais le flot qui tournait vers la gauche, sans jamais prêter attention à cette petite calle qui ressemblait plutôt à une impasse.
Au mois de mai, en fin d'après-midi, entre l'orage qui menaçait à nouveau et avant que la nuit ne tombe, je décidais de prendre le traghetto pour aller faire un tour dans mon rêve.
Lorsque l'on pénètre dans la calle, il est difficile de s'imaginer quoique ce soit, puis subitement l'escalier surgit et occupe le champ de vision.
Comme j'aimerais remonter le temps et découvrir les images d'une autre époque, comme celles
qui se déroulaient entre le 16e et le 18e s., lorsque le palais devint une célèbre auberge à l'enseigne du "Il Leon Bianco". La demeure fut surélevée de deux étages.
Je m'imagine la petite cour, où se pressaient tous les personnages illustres de la cité lagunaire, vivante et colorée.

***J'ose espérer que les portiques au rez-de-chaussée dit "pieds dans l'eau" donnant accès au canal et au piano mobile, que les longues galeries percées de baies aux arcs brisés en accolade, la façade aux décorations marmoréennes byzantines, patères, bas-reliefs et frises pourront retrouver un jour leur beauté d'antan et que la petite cour et sa montée au ciel (et non sa descente aux enfers) toute sa joie et ses couleurs !

mercredi 22 septembre 2010

VENISE ETRANGE ET MYSTERIEUSE [4]

...C'est une heure délicieuse que celle où, au crépuscule, Venise s'allume. Elle prend un air de mystère et de secret...*
enfilade ©Marie Daynié ©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin

...Quand la clarté du jour s'est éteinte, quand l'ombre et le silence
l'enveloppent de leur mystère, on a besoin de sentir battre son coeur nocturne
et de voir s'éclairer son obscur visage...*

**Henri de Régnier
La vie vénitienne, 1928

AUTOUR DU PONT...PLUS TARD [3]

©VenetiaMicio ©VenetiaMicio
©VenetiaMicio
©VenetiaMicio

Une image surgit, la première page de "Fable de Venise" et non ! vous ne verrez pas le beau Corto, dommage, mais rien ne vous empêche de faire comme moi, traverser le pont et de vous arrêter un petit moment pour faire une halte chez Vini da Gigio...
De là vous pourrez avoir tout le loisir de contempler les jeux de lumière sur les façades colorées et leurs sototportegi qui bordent le rio S'Felice.


MÊME LIEU ...PLUS TARD [2]

©Catherine Hédouin

La journée s'annonce magnifique, on aperçoit au loin l'activité piétonne sur la Strada Nuove.
Tout est calme sur le rio. Tiens ! le troisème sotoportego est toujours en attente de sa restauration, les arcatures sont soutenues par des poutres.
Une belle enfilade de trois sotoportegi aux teintes harmonieuses de rose, saumon et brique, chaque maison a le sien, l'ensemble se nomme sotoportego del Tagiapiera, .

LUMIERE MATINALE

©Catherine Hédouin
Le rio S'Felice avec ses ponts et ses sotoportegi est un lieu où l'atmosphère est captivante, et tout au long de cette journée je vous passerai quelques clichés de l'ambiance de ce petit coin proche du ponte U.Belli, aux douces couleurs d'un matin ensoleillé et encore embrumé de sommeil ....

mardi 21 septembre 2010

VENISE INTIME

....Habitués à vivre en contact permanent avec la beauté, par la profusion d'oeuvres d'art majeur et mineur qu'on rencontre à chaque pas, jusque dans la plus humble façade, ils portent eux tout naturellement, un sentiment esthétique dont ils ne se rendent même pas compte, tant ils se le sont assimilé.

Casa delle Cinque Teste - Fondamenta de le Sechere

La bienveillance du climat, l'enveloppement ouaté du silence, la sécurité de ces rues et de ces places qui n'appartiennent qu'à l'homme et à ses animaux familiers en ont fait des contemplatifs qui n'ont même plus à exprimer l'amour qu'ils ont de leur ville, parce qu'il fait partie de leur substance.
La plupart, et non seulement les lettrés, connaissent l'histoie vraie ou légendaire des moindres recoins, ce qui nous a valu un monde d'anecdotes consignées religieusement dans les livres de ses chroniqueurs. Dans cette très ancienne cité, dont les noms des places, des rues, des canaux n'ont pas changé depuis le Moyen Age -- à trois ou quatre exceptions près --, l'histoire reste singulièrement vivante, dans ses décors immuables. Il ne faut qu'un peu de méthode et de patience pour retrouver les lieux où ont vécu tant illustres figures de la comédie vénitienne, depuis les doges, les condottières et les grands artistes jusqu'aux femmes dévergondées et aux plus reluisants aventuriers. On ne peut pénétrer dans la vie intime de Venise sans en rencontrer à tous les tournants; et les indiscrétions contemporaines, dans cette ville où tout le monde se connaît, ne sont pas moins riches en historettes savoureuses. S'il m'arrive parfois d'en citer, on peut être sur que je n'en suis que le dépositaire attentif.
A.T'SERSTEVENS- Intimité de Venise -Arthaud 1969 (Venise au visage masqué, son âme et son esprit secrets)

lundi 20 septembre 2010

DES PETITS INSTANTS DE PUR BONHEUR...

On ne quitte pas Venise, [...] on s'en arrache. (François Mauriac)
©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
Vous est-il arrivé de n'avoir plus que quelques jours à rester avec un être chéri ? On le regarde longtemps, fixement, douloureusement pour bien se graver les traits dans la mémoire, on se sature de ses aspects, on l'étudie sous tous ses jours, on remarque ses petits signes particuliers, le grain de beauté près de la bouche, la fossette de la joue ou de la main, on note les infexions et les mélodies de la voix, on tâche de garder le plus possible de cette image adorée que l'absence va vous ravir, et que vous ne pourrez plus revoir que dans votre coeur, on ne se quitte pas, on veut profiter jusqu'au bout de la dernière minute, le sommeil même paraît un vol fait à ces heures précieuses, et les causeries interminables se prolongent la main dans la main, sans qu'on s'aperçoive que les lampes pâlissent et que la lueur bleue du matin filtre à travers les rideaux.
Nous éprouvions cette impression à l'endroit de Venise. À mesure que le départ s'approchait, elle nous devenait plus chère. Son prix se révélait au moment de la perdre [...] Jamais personne ne se livra à une pareille débauche de l'oeil. Nous regardions quatorze heures par jour sans nous arrêter.
Les derniers jours, cela devient une véritable fièvre.[...] Comme ces peintres qui repassent à l'encre les dessins à la mine de plomqb qu'ils craignent de voir s'effacer, nous assurâmes d'un trait plus appuyé les mille linéaments crayonnés dans notre mémoire.
À présent, quoique cela nous coûte, il faut partir...
Théophie Gautier, Italia, 1850.
Venise au Fil des Mots.

dimanche 19 septembre 2010

A LA RECHERCHE D'UN PETIT PONT ROSE...

Un petit clin d'oeil à une amie qui aime les bleus de Venise...elle se reconnaîtra !!!


©archives VenetiaMicio
Il y a des lieux qui vous attirent, qui vous inspirent, qui vous parlent...
Lorsque j'ai vu la première fois, l'image du pont rose, je l'ai aimé immédiatement.
Comment s'appelait-il ? Où était-il situé dans Venise ? Le coup de foudre !
Je notais son nom que je découvris au verso de la carte : ponte Moro, et je me fis la promesse
de lui rendre visite dès la prochaine fois que je me trouverais à Venise.
A l'époque, je n'avais pas un guide comme Calli, Campielli e Canali, les plans n'étaient pas détaillés. J'avais bien découvert quelques indices, mais à chaque fois, le lieu ne ressemblait en rien à mon image. Heureusement je restais assez longtemps à chacune de mes visites pour pouvoir traîner mes baskets aux fins fonds des quartiers à la recherches de clichés intéressants, insolites et secrets.
Ce jour-là, traversant "vitopresto" la Strada Nuove pour rejoindre les campi S.Fosca et S.Marziale afin de m'enfoncer, comme bien souvent, dans le Cannaregio, je pris machinalement sur la gauche la fondamenta Moro, sans trop faire attention.
L'eau du rio dei Trapolin était un peu haute, de sorte qu'une barque m'offrit un siège, pour m'arrêter un instant pour recharger mon appareil photos (et oui c'était le bon vieux temps des ektas et des films). Avant de reprendre mon chemin, mon regard s'arrêta sur la jolie petite maison qui me faisait face. Aussitôt elle me sembla familière. Avec intérêt je regardai à gauche et je vis le pont, sous cet angle il ne me disait rien, je le traversai et en m'engageant fondamenta Grimani, et avec un peu de recul, je m'aperçus que je l'avais trouvé sans le chercher vraiment, le petit pont rose était devant mes yeux...et je n'étais pas déçue.
Plus tard la maison devint rose à son tour, superbement restaurée, et je décidais que si je devais choisir un lieu pour vivre à Venise, ce serait là, bien entendu.
Je reviens toujours voir mon petit pont et la maison, à chaque fois que je me trouve à Venise, le temps passe et je ne m'en lasse pas.
Quand vous passerez par là, lors d'une petite balale automnale, en novembre, les feuilles sur les murs sont rousses et or, vous verrez comme le coin est charmant et vous aurez une petite pensée pour moi.

samedi 18 septembre 2010

LE CALME DU RIO DE S.MAURIZIO

©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin

©Catherine Hédouin

©Laetitia pour VenetiaMicio
©Laetitia pour VenetiaMicio

©Laetitia pour VenetiaMicio

©VenetiaMicio

C'est après avoir rendu visite à une "vieille porte verte" qui me fascine depuis longtemps, du côté de la fondamenta de la Fenice, que je me suis retrouvée un petit moment, seule, sur le ponte Storto. Le campiello dei Calegheri et son puits se chauffent au soleil, la fenêtre au premier plan, abandonnée, mais fleurie attire le regard comme pour ne pas se faire oublier.
De mon poste d'observation j'observe le campiello, il semblerait que Luchino Visconti, l'aurait choisi pour son film "Mort à Venise" quand Von Archenbach suit Tadzio, dans une Venise malade. Aujourd'hui la petite placette est charmante et agréable ...
En s'approchant de la grande porte on peut observer une merveilleuse poignée ainsi que de belles moulures.
Je traverse le campiello, je me dirige vers le petit ramo à gauche et je rejoins ma famille qui m'attend patiemment, à l'ombre et au calme, sur la fondamenta de la Malvasia Vechia qui longe le rio S'Maurizio.

vendredi 17 septembre 2010

ELLE EST LÀ DEPUIS MILLE ANS....




Les clients du marché aux poissons prêtent rarement attention aux chapiteaux des colonnes qui scandent le périmètre de la Pescheria nuova ("nouveau marché aux poissons"). La colonne centrale, ornée de quatre têtes sculptées, célèbre l'année où fut érigée la première partie du bâtiment (1905), oeuvre de l'architecte Domenico Rupolo d'après un dessin du peintre Cesare Laurenti, dont le nom est gravé sur le chapiteau.
La Pescheria fut construite en pleine période symboliste : au sommet des six piliers intérieurs, on aperçoit des emblèmes floraux et maritimes de style Art Nouveau (la rose des vents, la coquille Saint-Jacques, le "bovolo" ou escargot de mer, la cyprée et son mollusque, le crustacé, le crabe, le poisson) ainsi que d'autres symboles ésotériques (le soleil, la lune et les étoiles et un blason héraltique sans emblème).
(Venise insolite et secrète Thomas Jonglez et Paola Zoffoli).
Revendeur de poissons : un privilège !
L'ancien métier de comprovendi pesce ["revendeur de poissons"] était réservé aux vieux pêcheurs de Poveglia [une île de la lagune sud] et de San Nicolò [au Lido] qui avaient oeuvré pendant vingt ans en pleine mer et atteint l'âge de 50 ans. Pour les récompenser de leur dur labeur, la République Sérénissime leur permettait d'exercer cette profession très prisée, à l'abri
des dangers maritimes. Les comprovendi pesce avaient pour patron saint Nicolas et se réunissaient dans l'église de la Beata Vergine ai Carmini.
(Venise insolite et secrète Thomas Jonglez et Paola Zoffoli)
N'oubliez pas de prendre le Traghetto de S'Sofia juste en face sur l'autre rive, pour faire votre arrivée ....
Et puis, un petit tour dans les calli autour de la Pescheria, où vous trouverez de nombreux bacari, bars à vin, pour faire une pause et déguster quelques cichetti, tramezzini, et boire une ombra...