mardi 31 juillet 2012

Dorsoduro : Piscina S'Agnese

" Il y a à Venise trois lieux magiques. Quand les Vénitiens sont las des pouvoirs établis, ils se rendent dans ces lieux secrets... et ils s'en vont pour toujours dans des endroits splendides et dans d'autres histoires."
Hugo Pratt





Pour atteindre le lieu de mes petites recherches, après avoir fui la foule qui allait et venait entre S'Agnese et l'Accademia, j'ai coupé par la calle Da Ponte et  j'ai vite recherché l'ombre et le calme de la Piscina S.Agnese et de la Piscina Venier...
Le soleil est haut dans le ciel et il fait très chaud, je longe les murs.
Le bruit de la fontaine et la tranquillité de la placette sont apaisantes.

Rappelez-vous cet endroit,  qui apportait le même bien-être à Katharine Hepburn dans
"Vacances à Venise ", " Summertime ", le film de David Lean où elle se perd et où elle retrouve le petit garçon Mauro qui lui sert de guide.
Ce film est sorti le jour de mes 10 ans, environ l'âge du p'tit gars, il date, mais j'aime bien le revoir de temps en temps !

source  (clic) A lover of Venice

Bien nous n'allons pas faire la même chose que Mauro, à savoir se tremper les pieds sous l'eau fraîche de la fontaine (ce n'est pas l'envie qui manque...)
et continuer notre chemin vers le bout de la calle pour rejoindre le Campo S'Vio.

Je viens de voir que ce billet était le 1.200ème

dimanche 29 juillet 2012

Dorsoduro à la recherche d'une demeure secrète ...

... L'idée de parcours, coupé de retours réels ou illusoires, l'alternance des mouvements où le regard se perd dans l'épaisseur délabrée de la matière et de ceux où il retrouve l'élégance aérienne des formes 
les évidences combinées du labyrinthe intérieur et des échappées possibles,
bref les ambivalences de l'espace vénitien...
(Marc Augé, page 19 de Venise d'eau et de pierre)


Je m'étais habituée à la douceur de la matinée, aux calli tranquilles et encore sous le charme de ces instants, je décide de rejoindre les Zattere pour déjeuner.
La suite de la promenade va nous entraîner ensuite vers les ruelles se trouvant entre l'ex-Ospedale degli Incaribili et la fondamenta Ospedaleto où je trouve encore le calme mais dès que je m'aventure dans les zones passagères, je croise  beaucoup de touristes. Le plaisir va s'arrêter bientôt...
La lumière est intense dès que je quitte l'ombre ; elle s'infiltre dans les profondeurs des eaux du rio , comme  ici celui de le Toresele.
Je suis à la recherche d'un lieu imaginaire, je suis chargée d'une mission : trouver un palazzetto dans la calle del Novaro...
Je vais inspecter à la loupe, le nez en l'air, toutes les demeures des ruelles avoisinantes, ma demeure secrète fait partie de la fiction ! Et bien on l'inventera, les histoires, les nouvelles c'est fait pour !!!

Je profite de ce petit billet pour vous annoncer la naissance d'un autre blog (clic) et  l'attrait pour moi de m'échapper de temps en temps de mon univers ensorcelé et absorbant.
Je démarre juste, il faut que je peaufine ...
VenetiaMicio continue, il y a encore plein de rêves en stock jusqu'au prochain voyage à l'automne, j'espère !

vendredi 27 juillet 2012

Dorsoduro : le temps qui passe...





Nous arrivons à la fin de cette matinée bien remplie.
Au passage quelques vues d'une cour où le bleu du linge a attiré mon regard, mais je n'ai pas noté
où elle se trouvait réellement, ce qui lui donne plus de mystère...


 En revenant par S'Barnaba pour aller déjeuner sur les Zattere, reflet du rio dans la vitre d'une porte sur la fondamenta Gherardini...



En sortant du Bacaro Codroma, le petit chat de la boutique voisine,
 fait avec beaucoup d'énergie la toilette de ses griffes, sans s'occuper de moi !


Sotoportego et corte del Fontego
où j'étais passée ce matin plus tôt
et bien entendu je n'y ai fait aucune bêtise 
j'ai respecté les recommandations du panneau !


L'espace à Venise, c'est à la fois le fil de l'eau et les arcatures de pierre, c'est d'abord du temps : du temps qui érode et du temps qui résiste, le temps qui passe et le temps passé, la durée du temps intérieur et les concrétions menacées du temps historique. Il n'est pas certain que nous souhaitions vraiment mener à son terme notre dialogue avec le temps, lui laisser le dernier mot ; que nous souhaitions, en somme, rester à Venise, la ville de pierre et d'eau, pérenne, délétère et fugitive. Ainsi-a-t-elle quelque chance de garder pour toujours sa séduction et son mystère : on par à Venise, on en revient, on n'y arrive jamais. (Marc Augé, Venise de pierre et d'eau )

mercredi 25 juillet 2012

Dorsoduro : tranquille et ombragé ...

À Venise, la tranquillité se cherche longtemps alors qu'elle se trouve partout...








Revenant par la calle del Guardiani et en passant sous le sotoportego, empruntant  l'entrée détournée, je fais une halte dans la salle encore vide du Codroma pour une boisson fraîche.
Il est encore tôt, je vais donc poursuive ma promenade vers S'Nicolò dei Mendicoli où je ne suis plus allée depuis longtemps. Après avoir longé le rio de l'Anzolo Rafael, je rejoins le rio de le Terese par le Rielo.
Je traverse le campo,  puis le pont dei Morti,  pour me réfugier à l'ombre de l'institut universitaire d'architecture où un banc s'offre à moi  sur la fondamenta dei Bari au bord du rio de S'Nicolò.
Lors d'un précédent billet  (clic) je vous disais que j'avais l'impression de pénétrer dans une autre Venise...
Ce lieu est propice à la rêverie, je vais rester un petit moment là, à recharger les batteries, au sens propre comme au sens figuré, bien entendu... 
Andiamo, on est pas là pour faire la sieste !!!


L'église San Nicolò dei Mendicoli (mendiants) se dresse sur l'un des sites d'origine de la ville. Ses fondations remontent aux alentours du VIIe siècle. 

lundi 23 juillet 2012

Un peu plus loin dans Dorsoduro...

Venise est sans aucun doute le seul endroit du monde 
où l'on puisse indéfiniment renouveler ses désirs.
Jean Giono





Abandonnons un peu la fraîcheur des calli et des corti pour rejoindre le rio dei Carmini, car je veux aller
faire un petit tour du côté du Rio del Tintor.
Je ne me lasse jamais de faire quelques images aux  abords du bacaro Codroma où les balcons sont toujours joyeusement  fleuris !
Je me dirige vers la fondamenta Rossa et le rio Briati, je découvre  cette construction qui  ne fait pas très vénitienne. J'ai beau cherché, je ne trouve absolument rien. Juste après, à l'angle avec le rio del Tentor se trouve l'hospice communal (asilo ex Biancotto), le bâtiment fait face à la fondamenta dei Cereri * lorsque le ponte Rosso est traversé. L'architecture semble identique...

Je vais donc parler de l'origine du Rio dei Tentori, en vénitien rio del Tentor (des teinturiers).
Le mot tentor renvoie aux célèbres teinturiers vénitiens, réputés pour leur couleur rouge écarlate et carmin.
Les teinturiers travaillaient la soie, la toile et la futaine. Divers teinturiers furent établis ici au XVIIe siècle.
La corporation des teinturiers sous le patronat de Saint-Onuphre fut instaurée en 1242. Leur lieu de dévotion se trouve aux Servi à l'autel de San Nicolò.
Ils s'engageaient à teindre les tissus selon les règles. L'art atteignit un développement considérable en ville, en soutien indispensable pour l'industrie de la soie et de la laine, à son tour en grande expansion à partir du XVe siècle, surtout après l'arrivée à Venise des tisseurs de soie de guelfes et gibelins, fuyant Lucques, qui s'installèrent dans les quartiers de San Canciano, Santi Apostoli et San Giovanni Grisostomo. Les teintureries
étaient dénommées selon l'emploi : en grandes pièces : da seda, da grana e cremese (rouge), da guado (jaune) ou da indaco (bleu et noir), en fines pièces : della piccola tinta o da picigaroli, da lane (laine), da tele 'lin, coton et chanvre).
La statistique de 1773 rapportait 39 capimaestri, 17 garçons, 79 ouvriers et 37 teintureries.
(source wikipedia.org)


* Cereri, vénitien, ceux qui travaillent la cire, en font commerce, fabriquent des chandelles.

vendredi 20 juillet 2012

Ambiance Vénitienne : le goût de la tranquillité ...

À Venise, où le mur de la vie privée est à peine le rideau de perles qui tient lieu de porte dans le Midi, on circule non dans des rues, mais dans des couloirs de maisons. (Julien Gracq, lettrines 1967)











En revenant sur mes pas, je reviens vers le campo S.Margarita et je décide d'aller découvrir toutes les petites ruelles qui se trouvent entre le rio de la Ca'Foscari et celui de S'Barnaba jusqu'au Campiello del Squelini...

En prenant la Calle del Magazen, j'aperçois sur ma gauche une enfilade colorée de corti et de sotoportegi, d'ombres et de lumières à l'infini. Je traverse la Corte del Tagiapierà. L'air est doux il sent bon le jasmin !

" La ville est un appartement dont on parcourt les couloirs, les places, les salons." (Jean Roudant, trois villes orientées,1967).


J'ai tout à fait cette impression et aussi la sensation de pénétrer dans un lieu secret, aurais-je profité d'une porte laissée ouverte malencontreusement ?  Malgré tout je poursuis la visite jusqu'au bout  où j'aperçois la lumière éblouissante du rio. Je ne peux m'avancer d'avantage, peut-être en me penchant un peu,  pourrais-je apercevoir le jardin du Palazzo Dolfin qui s'est refusé à mon regard dans le précédent billet et où je venais de vous entraîner... Revenons sur nos pas ! On aimerait que le temps s'arrête.


À Venise les heures ne sont pas les heures d'ailleurs. (Henri de Régnier)

mercredi 18 juillet 2012

Calle Dolfin

 ...  Quête, et enquête ~ palimpseste des pas de ceux qui nous ont précédés et nous aident 
à poursuivre notre chemin.
       Pour déchiffrer le Grand Livre des Signes qu'est Venise, le voyageur a besoin de guides et avance dans la complicité secrète d'une écoute. Cette impression d'être conduit par l'indice d'un sourire, d'un récit, d'une chanson par la mémoire vivace d'un poète, d'un peintre, d'un musicien, " comme s'il fallait être introduit, invité par quelqu'un d'autre ", un ami qui nous aurait devancé et dont nous savons qu'il rejoint à travers le temps notre ombre, notre passage. D'où cette étrange sensation de toujours revenir sur les traces d'un autre...
Bernard Neau, Venise Miroir des Signes



Le premier matin...
 puis un autre jour dans l'après-midi ...




Dans un précédent billet,  (clic) nous avions profité de la douceur matinale du campo S.Margarita, pendant que je prenais un autre cappucino et que nous admirions les fleurs...
Il fallait que je trouve un endroit que je ne connaissais pas encore proche du campo et de l'église San Pantalon !
J'étais tombée sous le charme d'une photo de Jean-Michel Berts, qui d'ailleurs est toujours en lien sur le côté gauche du blog.
J'avais situé le lieu, sans doute autour de l'Università de la Ca'Foscari, vu l'inscription au-dessus du portail,  l'image du photographe n'étant pas légendée. À l'aide de mon compte-fils, j'avais examiné le numéro inscrit sur la colonne et à l'aide du " Calli, Campielli e Canali ", j'avais découvert la rue, donc il ne me restait plus
qu'à faire une petite balade dans le coin.
Malheureusement ce matin-là, la porte était close, je me promis donc d'y retourner une autre fois,
en passant dans le quartier.
Quelques jours plus tard, je suis revenue faire un tour, même paysage, j'essaie de voir par la calle de la Saoneria, voisine et parallèle si je peux trouver une autre entrée. En voilà une, mais il n'est pas possible d'y pénétrer il y a des travaux, dommage !
Derrière la porte, il y a un petit jardin celui du Palazzo Dolfin qui rejoint le bord du rio de la Ca'Foscari.
Et bien ce sera pour une prochaine fois ...

Andiamo, un petit tour chez ma copine Danielle  (clic) qui est venue me rejoindre pour vous montrer ce qui se passe derrière la porte....!!!

mardi 17 juillet 2012

Venise Matinale

" C'est le ciel, le soleil, la lumière dorée, les marbres blancs et roses, les ombres transparentes, 
que sais-je ? C'est le charme, c'est la vie, la paresseuse rêverie qui s'empare de tout votre 
être, qui prend possession de votre cerveau, qui pénètre votre coeur, pendant que l'air moite caresse votre visage et vous baigne dans ses énervantes vapeurs." 
Henry Havard







Il est encore tôt mais le soleil commence déjà à poser ses mille feux sur la ville.
C'est en quelques minutes que je rejoins le campo S.S Apostoli où je m'émerveille de le trouver presque endormi ! Sous peu, le campo, le pont, le sotoportego seront envahis par une foule compacte. Et ce flot humain durera jusqu'à la nuit tombée...
Je crois bien que je ne l'ai jamais vu comme cela, sauf sur un tableau de Mozziconacci où il n'y a jamais de personnages !
Je me faufile jusqu'à l'arrêt du vaporetto Ca'd'Oro, j'ai le temps de reluquer un peu "ma" Casa habituelle qui
attire forcément le regard, petit joyau rouge et charmant.
De l'autre côté,  vers la Pescheria  qui déjà fourmille de Vénitiens faisant leur marché et le traghetto qui jusqu'au soir effectuera inlassablement son va et vient d'une rive à l'autre.
Andiamo, le vaporetto arrive, direction Accademia pour faire un tour du côte du campo S.Margarita...

lundi 16 juillet 2012

Ambiance vénitienne : vue sur cour...

" Le premier coup d'oeil de Venise est charmant, et je ne sache point de ville où l'on aime le mieux être, le premier jour, qu'à Venise, soit par la nouveauté du spectacle ou des plaisirs."
Montesquieu, Voyages en Italie










Après ma première virée matinale, je suis vite remontée dans mon petit appartement pour récupérer ma besace pour la journée qui s'annonçait magnifique. Le soleil commençait juste à éclairer les toits de Venise.
Quelques images de la vue côté cour, une jolie ambiance vénitienne qui me fait rêver déjà à de plus longs séjours ! En me penchant j'aperçois un Micio qui me salue avec un petit miaulement !
Andiamo !!!