lundi 28 mai 2012

Le Stagioni del Carteggio Aspern. Omaggio a Henry James

Giardino Palazzo Soranzo Cappello
Rio Marin 770
18 maggio / 14 ottobre 2012
Scenografie verdi in ommaggio a Henry James

LES SAISONS DE LA VIE
*****
Voici les saisons de l'Amour par :

 Muriel Balensi et ses perles uniques, 
Dominique Brunet et ses bustiers aux riches étoffes,
Resi Girardello et ses sculptures travaillées, crochetées,  en fil de cuivre,
mise en scènes par les trois artistes.


Mezzo Giorno / Midi


Mezzo Giorno / Midi


Tramonto / Coucher de Soleil



Palazzo Soranzo Cappello

Giardino


Giardino

ALBA / Aube




ALBA / Aube

Mezzo Giorno / Midi

Mezzo Giorno / Midi

Muriel Balensi et Dominique Brunet


Muriel Balensi et Dominique Brunet

Resi Girardello (clic)
jeune sculpteur vénitienne de talent

TRAMONTO

TRAMONTO


GARDEN PARTY

Parce que la femme est un jardin,
Parce que la femme est un parfum,
Chaque matin une aube mère,
Si blonde, si  brune,
Chaque soir, belle éphémère,
Si ronde, si lune.
De la fraîche rosée,
A la sombre orchidée,
Elle demeure en nos cœurs
Comme la plus rose fleur
Et au cœur de notre âme,
La plus rose des femmes

 Muriel Balensi


*********

... Les papiers de Jeffrey Aspern de Henry James, un petit extrait :

La gondole s’arrêta, le vieux palais était devant nous ; c’était une de ces maisons qui, à Venise, portent ce noble nom jusque dans la plus extrême décrépitude. « Que c’est joli ! ce gris et rose ! » s’écria ma compagne ; c’était la description la plus juste qu’on en pût faire. Le palais n’était pas remarquable par son ancienneté, il datait seulement de deux ou trois cents ans ; et sa vue ne donnait pas tant l’idée de décadence que celle d’un découragement paisible, comme s’il avait en quelque sorte manqué sa carrière. Mais sa large façade, avec son balcon de pierre régnant d’un bout à l’autre du piano nobile — ou premier étage — avait une bonne allure architecturale grâce à ses pilastres et ses arcades diverses ; et le stuc, dont ses murs avaient autrefois été enduits, était d’un ton rosé en cet après-midi d’avril.
Il donnait sur un canal propre et mélancolique, plutôt solitaire, aux deux côtés duquel courait une étroite riva — petit trottoir commode aux gens de pied. « Je ne sais pourquoi… il n’y a pas de pignons de briques, dit Mrs. Prest, mais ce coin m’a déjà paru plus hollandais qu’italien, plutôt d’Amsterdam que de Venise. Il est anormalement propre pour quelque raison personnelle ; et, bien qu’il soit possible d’y passer à pied, c’est à peine si quelqu’un pense jamais à le faire. C’est aussi négatif — étant donné le lieu — qu’un dimanche protestant. Peut-être que les gens ont peur des demoiselles Bordereau. Je suppose qu’elles ont la réputation de sorcières. »
J’oublie quelle fut ma réponse. J’étais absorbé par deux préoccupations : la première était que, si la vieille dame habitait une maison si grande et si imposante, elle ne pouvait guère être dans la misère et par conséquent ne se laisserait pas tenter par l’occasion de louer deux chambres. J’exprimai cette crainte à Mrs. Prest, qui me donna une réponse des plus positives : « Si elle n’habitait pas une grande maison, comment pourrait-il être question qu’elle ait des pièces de trop ? Si elle n’était pas grandement logée, vous manqueriez de terrain pour l’approcher. D’ailleurs, une grande maison ici, et particulièrement dans ce quartier perdu, ne prouve rien du tout : cela marche très bien de pair avec un état de pénurie. Les vieux palais croulants, si vous vous en contentez, dans les quartiers excentriques vous pouvez les avoir pour cinq shillings par an. Et quant aux gens qui y habitent, non, non, jusqu’à ce que vous ayez exploré Venise, socialement parlant, autant que moi, vous ne pouvez vous faire aucune idée de leur désolation domestique ; ils vivent de rien, car ils n’ont rien pour vivre. »
La seconde idée qui m’était venue concernait un grand mur nu qui semblait borner un terrain vide le long d’un des côtés de la maison. Je le qualifie de nu, mais il présentait du haut en bas des taches à ravir un peintre, des brèches réparées, des plâtres croulants, des briques à demi déchaussées, devenues roses avec le temps ; quelques arbres maigres et des supports de treillages délabrés apparaissaient au-dessus de la crête. Ce terrain vide était un jardin et, apparemment, dépendait de la maison. Je sentis soudainement que cette dépendance me fournissait le prétexte cherché. Je demeurais là, dans l’ombre de notre felze, regardant avec Mrs. Prest tout ce décor, baigné de la lumière dorée de Venise, et elle me demanda si j’allais entrer maintenant ou si je reviendrais un autre jour.
D’abord, je ne pus me décider ; c’était, sans doute, une faiblesse de ma part. Je voulais encore espérer que je découvrirais un autre moyen d’accès ; je redoutais un insuccès, car en ce cas, ainsi que je le fis remarquer à ma compagne, je n’aurais plus une corde à mon arc. « Pourquoi n’en auriez-vous plus d’autre ? » interrogea-t-elle, tandis que je me tenais là, assis, hésitant et méditatif. Et elle désira savoir pourquoi, même à cette heure, et avant de prendre la peine de devenir leur pensionnaire (ce qui, après tout, pouvait bien se révéler atrocement inconfortable, dans le cas où ma démarche réussirait), je n’usais pas de la ressource de leur offrir franchement une somme d’argent. De cette façon, j’obtenais ce que je voulais sans passer de mauvaises nuits.
«  Chère madame, m’écriai-je, pardonnez-moi l’impatience de mon ton si je me permets de vous dire que vous semblez avoir oublié la raison même — sûrement je vous en ai fait part — qui m’a contraint à avoir recours à votre génie. La bonne femme ne veut même pas qu’on fasse allusion à ses reliques et à ses souvenirs ! ils sont personnels, délicats, intimes, et elle n’a pas la façon de sentir d’aujourd’hui, Dieu merci ! Si je frappais cette corde tout d’abord, je gâterais certainement le jeu. Je ne puis obtenir mes dépouilles qu’en la prenant par surprise, et elle ne peut être surprise que par une manœuvre séduisante et diplomatique. Hypocrisie, duplicité, voilà mon unique chance. J’en suis bien fâché, mais il n’y a pas de bassesse que je ne commette pour l’amour de Jeffrey Aspern. Il faut d’abord que j’aille prendre le thé avec elle ; puis, je jetterai l’hameçon. »

dimanche 27 mai 2012

Invito Sfilata al Magazzini del Sale

Si vous vous trouvez à Venise ces jours-ci une petite invitation de la part de :
Muriel Balensi et Dominique Brunet, mes amies de L'Atelier ...





Sono lieta di invitarvi alla sfilata de L'ATELIER

il 30 maggio 2012 alle ore 17e30 al Magazzini del sale


Con la partecipazione de:

S.U.V. di Salvatore Sito 
Collane di perle di Suzanna Sanders
 Ercole Moretti
 Venetian dreams di Marisa Covento
 Costantini Glass Beads di Alessandro Moretti
 L'opera al Bianco di Cristina Bedin

                                                                               


Sarò molto felice se potrete essere presenti.



vendredi 25 mai 2012

Flâneries vénitiennes : campo S.Margarita




Samedi matin, à l'heure où les Vénitiennes s'offrent de magnifiques bouquets de fleurs pour la Casa...
Pour moi, ce sera des pivoines roses et vous ?

jeudi 24 mai 2012

Flâneries vénitiennes : scènes de vie ...







Lorsque je retrouve Venise,  j'aime aller où mes pas me guident sans but précis, j'essaie de repérer quelques coins où je pourrai, plus tard, m'aventurer,  le matin tôt ou la nuit pour en découvrir une autre atmosphère...
Instantanés et retrouvailles qui sont bien souvent les moments que j'apprécie le plus, un quotidien que je connais bien, mais qui m'enchante à chaque fois.
C'est la ruelle qui aboutit au Grand Canal où des touristes à moitié à poil se vautrent au soleil (et me bouchent l'horizon). Allez calmos,  tu reviendras un matin tôt,  adopte la même philosophie  que le  type en costard qui admire le panorama, en les ignorant totalement, tout en continuant à sucer sa gelato.
Il y a aussi  les affiches qui attirent le regard et qui forcément captent ton intérêt.
Le campo que tu traverses,  quand l'école est finie et où les enfants sont les plus heureux du  monde !
Toutes les générations, par petits groupes, chats et chiens, poussettes, patinettes, vélos,ballons, envahissent et colorient la place. Grands et petits  vont passer quelques heures à parler, à jouer, à se reposer, à rire, à lire, à boire, à manger, à s'embrasser, que sais-je ? à profiter de l'instant présent ! C'est ce que je fais, le sourire aux lèvres.
Rencontre sur un  pont, lors de la promenade du chien, Ciao, come stai ?
Le levrier attend et baille, regardez on dirait un crocodile qui va croquer la personne au sweat-shirt Italia, qui arrive aux marches ...

Bella passeggiata a tutti voi 

mercredi 23 mai 2012

NOCTURNE

" Cet étrange privilège qu'elle a de se métamorphoser la nuit en une fantastique cité "
Marcel Brion


Comment résister à sa beauté nocturne, à son mystère et à son silence !
Ma première soirée... je n'ai pas sommeil !

vendredi 18 mai 2012

Les couleurs de Venise : Rio dei Frari

" Venise est construite en couleurs dans de la lumière "
Henri de Régnier, L'Altana ou la Vie vénitienne


Je vous abandonne quelques jours pour retrouver celle qui me fait rêver à longueur d'année.

jeudi 17 mai 2012

Sotoportego del Traghetto : proche de l'église de San Canciano

Près du Ponte S.Canzian, avant de le traverser pour atteindre le campo, 
 vous verrez  les Ancres Porte-Bonheur.
Je les ai caressées trois fois au moins la dernière fois que j'étais à Venise.
Pour que cela marche, il faut les taper contre le mur, capito ? 





À l'angle de la rue et du sotoportego del Traghetto, les deux petites ancres qui sont accrochées au mur sont considérées comme des porte-bonheur par les Vénitiens, qui fréquemment les font taper contre le mur en passant. À l'arrière de ce bâtiment, entre la calle de la Malvasia et le campiello de la Cason, on voit deux anneaux en métal qui, selon certains, servaient à fixer les chaînes du pilori où les prisonniers enchaînés étaient exposés à la vue des passants.(source Venise Insolite et Secrète Jonglez)

À voir également...Sotoportego del Traghetto
Les graffiti de la lagune gelée :
le paisible rio des Santi Apostoli était autrefois une artère importante pour la navigation urbaine. Il accueillait les embarcations provenant de l'Istrie et îles comme Torcello et Mazzorbo et voyait passer sur ses eaux étroites le traghetto (bac) pour Murano, d'où dérive le nom du porche (Sotoportego del Traghetto). Autrefois, les grilles qui divisent aujourd'hui l'espace en diverses propriétés n'existaient pas : toutes les arcades étaient à la disposition des voyageurs qui attendaient leur bateau pour rejoindre les différentes destinations.
Parmi les graffiti légués à la postérité sur les colonnes du porche, on remarquera cet intéressant témoignage de la lagune gelée dont les effets furent spectaculaires :
Eterna memoria dell'anno 1864 / del giaccio veduto in Venezia / che se sta  sule Fondamenta Nove / a Cristoforo andava la gente / in procision che formava un liston* / Vincenzo Bianchi.
Cet hiver là, les gens parvenaient ainsi à marcher sur la glace jusqu'à l'île de San Cristoforo, qui fusionna avec San Michele pour former l'actuel cimetière.
* liston : mot vénitien désignant une sorte d'avenue pavée. Fare il liston "faire une promenade"
(sources Venise Insolite et Secrète p.189 du guide Jonglez)

mercredi 16 mai 2012

Près du Campo S.Giacomo de Rialto


Sotoportego del Banco Giro, vue depuis le campo de la Cordaria

Nous nous trouvons sur l'île de  Rivo Alto, coeur économique de la Sérénissime. On trouvait ici des bureaux de change ; les commerçants arrivaient de tous les horizons et les quantités de marchandises échangées étaient incroyables ; depuis les pièces d'étoffe des Flandres, les châles, les vêtements, les tentures de soie, jusqu'aux parfums et aux baumes venus d'Orient comme le musc, l'encens et les épices précieuses : le poivre (l'or noir du Moyen Age qui servait même de monnaie d'échange), la noix de muscade, le clou de girofle, le gingembre, la cannelle, le galanga, le camphre, le safran, l'opium du Caire, le laudanum, les colorants comme la garance, la gomme arabique et l'alun pour fixer les couleurs sur les tissus. Sous les arcades, les orfèvres et les joailliers achetaient les turquoises de Perse, les émeraudes des Indes, les cristaux de roche et les lapis-lazulis afghans, les rubis, les saphirs, la cornaline, les topazes, les diamants... C'étaient à qui en aurait le plus. N'oublions pas que l'on prêtait aux pierres des pouvoirs magiques et thérapeutiques.
À touts ce marchandises, il faut ajouter les légumes, les fruits, le poisson, les cages de volatiles. On imagine aisément quelle fête des sens représentait chaque expédition au marché : les couleurs et les parfums les plus étonnants y étaient rassemblés, en provenance du monde entier. Ce marché, toujours très animé, reste le lieu de prédilection pour les Vénitiens. On y est ballotté par la foule des habitants et des touristes qui se déversent entre les deux rangées d'étals, l'oeil aux aguets.
(source : Venise, Itinéraires avec Corto Maltese© Casteman)

mardi 15 mai 2012

Sur le Campo S.Anzolo



Le seul canal souterrain de Venise !
En effet,  le rio del Santissimo passe sous le choeur de l'église Santo Stefano.

lundi 14 mai 2012

Au fil des rii : instantanés

Le simple usage des yeux est un bonheur suffisant, à Venise, et les observateurs 
généreux trouvent difficile de tenir le compte de leurs gains sur cette ligne...
Henry James, Vacances romaines

Reflet du Palazzo Agnus Dei, rio de la Pergola, depuis le ponte del Forner...

Porte d'eau sur le rio S.Luca depuis le Campo Daniele Manin ...


au croisement des rii Marin et S.Giacomo depuis la fondamenta de la Latte..

samedi 12 mai 2012

Venise au fil de l'eau : instantanés

Venise est le pays où l'on juge le mieux de la beauté des choses. Stendhal 



   Voilà l'agrément de ces promenades : on ne sait pas ce qu'on rencontrera ; pour tout bagage, on a deux ou trois noms dans la tête ; on glisse sur l'eau sans cahot, sans bruit ; personne ne vous parle ; on passe d'une église dorée, peuplée de figures, à un quartier délabré, solitaire. Il semble qu'on est affranchi de son corps, et que quelque génie bienfaisant se plaise à faire passer des spectacles et des fantasmagories devant notre âme.
Hippolyte Taine.


BON WEEK-END 

vendredi 11 mai 2012

Portes vénitiennes


Bien souvent le matin comme le soir, j'emprunte la calle del Campaniel pour rejoindre la Riva de l'Ogio ou revenir vers l'église S.Cassiano. Mais je n'avais pas, jusqu'à présent, pénétré dans toutes les petites ruelles qui la bordent. Nous nous trouvons ici, après avoir passé un sotoportego dans le ramo Ca'Miani, qui se trouve contre l'église. Je lui trouve des allures de Provence, mais nous sommes bien à Venise !

jeudi 10 mai 2012

Si on rêve à Venise, c'est avec des sensations, non avec des idées. Hippolyte Taine

Un petit tour vers l'église dei  Miracoli et le campo S.Maria Nova,
où je vais appliquer les mots de Hippolyte Taine ... et changer mes vieilles habitudes !







   C'est le ciel, le soleil, la lumière dorée, les marbres blancs et roses, les ombres transparentes, que sais-je ?
C'es le charme, c'est la vie, la paresseuse rêverie qui s'empare de tout votre être, qui prend possession de votre cerveau, qui pénètre votre coeur, pendant que l'air moite caresse votre visage et vous baigne dans ses énervantes vapeurs.
   On resterait là des heures entières à ne rien faire, à ne rien dire, à ne rien penser, - que dis-je, des heures !
des journées, des années, toute la vie !
   Demeurez quelques instants sur ce merveilleux belvédère, abandonnez-vous aux émotions qui vous envahissent et ne réagissez point contre la langueur qui s'empare de vous. En bien peu de temps vous comprendrez l'influence magique que de pareils spectacles exercent sur ceux qui les voient depuis leurs premières années, et pourquoi tant de Vénitiens ne veulent connaître que leur bien-aimée Venise.
Henry Havard  ©impressions vénitiennes, Mélancolie : splendeurs et misères de Venise , le voyage à Venise Jean-Claude Simoën