Photos©Catherine Hedouin
Avec le lion de Saint-Marc, elle est le véritable symbole de Venise. Son nom, aux origines incertaines, est le résultat d'un étrange mélange de latin et de grec, en passant par le turc ; mais, à coup sûr, elle tient du Levant la magie de son élégance orientale. L'embarcation actuelle est l'étonnant résultat d'un travail de charpenterie très élaboré, façonné par des siècles d'expérience.
Au XIVe siècle, Venise comptait un nombre impressionnant de gondoles, plus de dix mille. De couleurs variées, à l'époque, celles des patriciens étaient décorées de riches étoffes, de brocarts et de draperies dorées, d'un luxe si ostentatoire et excessif que le Magistrato alle Pompe, sorte de grand maître des cérémonies, prit un décret qui imposait une couleur unique, le noir, à toutes les gondoles, les contraignant ainsi à une élégance nouvelle, mieux assortie à la ville.
La gondole renoue avec sa glorieuse splendeur à l'occasion de la célèbre Regate historique. Les témoignages littéraires abondent, de Hermann Hesse qui aimait se faire transporter des journées entières à travers les îles de la lagune, à Lord Byron, qui préférait suivre la sienne à la nage. Discrète et silencieuse, elle a souvent servi les rencontres amoureuses. Corto Maltese aimait conduire la sienne personnellement et, au dire de son ami gondolier, Occhi di Fata, c'était un rameur acceptable.
La gondole est une sorte de machine à remonter le temps : prenez ce fantastique moyen de transport, la nuit, quand l'eau est assez haute - la vision architecturale change à marée haute ; d'autre part, à marée basse, la magie se transforme en aventure sinistre, envahie d'odeurs nauséabondes dues aux évacuations des maisons, que l'eau ne recouvre plus, et aux égouts qui se déversent dans un décor de film gothique. Choisissez donc bien votre soirée pour vous laisser ensorceler !
Dans le calme et l'obscurité, les canaux, voies de communication capitales de la vie d'autrefois, vous feront silencieusement glisser au coeur des veines de la ville et de ses reflets magiques. Un dernier conseil : évitez à tout prix les sérénades organisées à plusieurs gondoles.
Le fer de proue mérite une attention particulière. Cet étrange peigne que l'on appelait aussi "éperon" ou "dauphin" prit les formes les plus variées au cours des siècles, ornant indifféremment la proue ou la poupe. Sa forme actuelle ne se stabilisa qu'au milieu du XVe siècle. La tradition populaire fait correspondre un quartier de Venise à chacune de ses dents et voit dans la partie supérieure la corne ducale (le bonnet que portait le doge de Venise et qui avait une pointe arrondie sur le derrière).
extraits©1997-2009 Casterman Venise itinéraires avec Corto Maltese Hugo Pratt
Jolie balise Venetiamicio...
RépondreSupprimerBonne soirée
Martine de Sclos
Un commentaire sur ta photo de présentation du blog.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas Angelo Mozziconacci, je suis donc allée sur internet, j'ai vu qu'il avait fait aussi de splendides tableaux sur Venise et Londres.
Merci Danielle !
Norma
C'est aussi pour ses origines et son histoire, la richesse de ses cultures et de ses influences que Venise est fascinante...superbe
RépondreSupprimerJe ne savais pas qu'Angelo était ton époux - je savais juste qu'il lisait Modiano - mes compliments sont donc d'autant plus sincères !
RépondreSupprimerC'est vraiment très beau ce qu'il fait !
Bonne soirée, Danielle et Angelo.
Norma
Ma Danielle ta tension va encore monter ce soir!!Les beaux compliments de Norma vont t'aller droit au coeur
RépondreSupprimerLa gondole:
"C'est de l'eau que Venise doit être vue.Et c'est d'une gondole,d'une barque,que l'on voit vraiment les lignes de force et les mirages,la beauté profonde et la destruction aux aguets"
Gianfranco Bettin
En cherchant un poème pour Camille dans le Lagarde de Michard, j'étais tombé sur un texte de Chateaubriand "Les gondoliers de Venise":
RépondreSupprimer"La gaîté de ces fils de Nérée ne les abandonne jamais : vêtus de soleil, la mer les nourrit....puis vienne la nuit, et la calle verra mon gondolier chanter et boire avec la zitella le demi-sequin que je lui laisse en allant, très certainement, remettre Henri V sur le trône."(Mémoires d'Outre-Tombe).
Martine, un peu de changement et d'aménagement c'est pas mal de temps en temps. Vous, vous êtes un peu spécialiste en la matière !
RépondreSupprimerBonne journée à vous
Danielle
Ravie Norma que cela te plaise, je n'avais pas encore fait grand'chose dans la mise en page de mon blog, il était grand temps,j'aime cette photo d'Ange, un moment sublime que tu ne retrouves pas la fois d'après ...
RépondreSupprimerMerci pour la visite chez l'artiste
Bises
Danielle
Chic, c'est la première fois que tu es "sage" dans tes propos, mais où est donc ta fantaisie ? je m'attendais à une autre de tes farces....!!! ???
RépondreSupprimerbisous
Danielle
Et oui Norma, j'ai des petits secrets comme ceux-là...merci pour lui.
RépondreSupprimerbise
Dis ma Françoise, tu me taquines bien en ce moment, je sais que je suis un peu "zouzou" de temps en temps, que je vois de drôles de choses (Chic), mais ça va, dans peu de temps je vais littéralement être super cool, no problem avec ma tension à ce moment-là !
RépondreSupprimerbisous
Merci Evelyne pour ces jolis mots de Chateaubriand, je vais les garder...
RépondreSupprimerJe t'embrasse ainsi que Camille
à bientôt
Je vais t'avouer encore autre chose, Danielle, maintenant que nous nous connaissons un peu meiux, j'avais parcouru tout ton blog, il y a quelque temps, à la recherche de Venetia...
RépondreSupprimerEt puis j'ai compris...
Les photos sont magnifiques la mise en page tout autant, le texte très instructif encore une jolie réalisation Danielle. Merci.
RépondreSupprimerMarisol
Sage moi ? :)) sûr ! même des fois très très sérieux...ça n'empêche ;-) Bisous
RépondreSupprimerElle est disparue assez jeune pour un chat, elle avait 8 ans, digne, comme le sont les chats ! Elle a failli s'appelait Foujta avec avec sa petite calotte sur la tête on aurait dit qu'elle avait une frange et des petites lunettes cerclées...mais ce fut Venetia pour me faire plaisir !
RépondreSupprimerPuis plus tard, car trop de chagrin, je ne voulais plus,j'ai ramené un tout petit chat qui ne ressemblait à rien, sa couleur ? je ne voyais même pas ses yeux ! qui s'est transformé un en majesteux Pierrot à l'imposante fourrure noire et blanche et qui est un amour , une vraie poupée en chiffon...