lundi 29 août 2011

MARIANO FORTUNY Y MADRAZO, le peintre et le créateur


On ne quitte pas si facilement l'univers de Mariano Fortuny...

©Mariano Fortuny y Marsal le vendeur de tapis 1870
aquarelle sur papier, 59x85 cm.
Donation J.Sala Ardiz. Montserrat

©Mariano Fortuny l'odalisque 1861

Je suis allée voir l'exposition "L'orientalisme de Delacroix à Matisse" à la Vieille Charité de Marseille où j'ai vu de très beaux tableaux, mes préférences vont vers les oeuvres de Jean-Léon Gérôme, Jean Lecomte de Noüy, Jean-Auguste-Dominique Ingres...mais malheureusement je n'ai pas eu la chance de voir ces deux merveilleux tableaux de Marià Fortuny, le père (1838-1874).
Le numéro des dossiers de l'Art paru en mai au moment de l'évènement de cette exposition, qui vient de se terminer, nous fait découvrir malgré tout un article sur le palais-musée Fortuny.
"Un musée très discret", soie, velours et pigments : dans l'antre vénitien de Mariano Fortuny, créateur d'étoffes aux réminiscences orientales.(par Eva Bensard).


©Museo Fortuny
©Museo Fortuny

Ce type de robe, créé par Mariano Fortuny, autour de 1907, a été baptisé Delphos.
Breveté en 1909, le modèle Delphos sera répété, à peine soumis à quelques variantes, jusqu'à la mort de Mariano Fortuny. Inspiré du chiton grec porté jusqu'au 1e siècle avant Jésus-Christ, sa structure repose sur un simple rectangle de tissu qui s'appuie sur les épaules pour tomber librement. Ce modèle libère explicitement le corps féminin, à tout ajustement et chaque modèle est unique puisque c'est la silhouette de la femme qui la porte qui dessine la forme de la robe.
(sources spainsculture)

©Sacha Van Dorssen, éditions du regard

Byzance et la Renaissance hantèrent Fortuny

En 1900, Fortuny a vingt-neuf ans, son beau visage clair-obscur semble procéder de la pénombre d'un tableau du Greco. Dédaigneux du présent, il n'est épris que d'un lointain siècle d'or qu'il prétend faire revivre pour son plaisir. Il lui faut un lieu où faire triompher ce goût d'un sublime anachronique. Il traverse quelques ponts, jusqu'au palazzo Orfei. Cette ancienne demeure du XVe siècle ne retient plus grand chose des fastes praticiens de jadis. Les salles d'apparat ont été loties et cloisonnées en petites pièces où des artisans ont leurs ateliers. C'est dans l'une d'elles que Fortuny s'installe d'abord. Peu à peu, il reconquerra tout le palais, abolira les ajouts disgracieux infligés par deux cents ans de décadence. Fortuny déploiera son génie pour faire du palais qui porte aujourd'hui son nom, un univers selon son coeur.
Dans le grand salon-atelier qui prend jour par des fenêtres en ogive, une lumière argentée pénètre. Les murs disparaissent sous les damas mordorés et les brocards sombres parcourus de guirlandes couleur de lune. Fortuny compose ses étoffes comme un joaillier ses parures, il choisit des gemmes aux miroitements nuancés et les allie les unes aux autres : l'opale exalte l'améthyste, un ruban d'or gris souligne l'éclat d'une topaze fauve, la matité du jaspe relance les feux du grenat...(les Venises de Mariano Fortuny, texte François-Olivier Rousseau).

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... Avec sa femme Henriette il installe un prodigieux atelier, plus proche d'un athanor d'alchimiste (qu'il est d'ailleurs), d'où naîtront non seulement d'incroyables costumes de scène mais surtout des robes à l'Antique adaptées à l'impératif d'une seule mode ; qui libère les formes sans contraindre le mouvement, qui associe les couleurs les plus inédites au plissé éternel de "l'Aurige" de Delphes. Les fameuses "Delphos" sont nées avec leurs accessoires les "Knossos", les "Rhodos", et elles ne finissent pas d'apporter la perfection de leur élégance aux femmes des quatre coins du monde. Pour réaliser un plissé permanent, le "Petit Léonard", comme le taquinent certains en accolant cette formule pourtant méritée à son patronyme, conçoit une machinerie tout à fait révolutionnaire utilisant une technique ancienne mais qu'il n'applique qu'à un certain type de soie du Japon. Aucune robe n'est semblable à une autre, elles diffèrent soit par la forme soit par la couleur, mais chacune est sans défaut. C'est là le label Fortuny qui rend fou de jalousie un couturier aussi génial que Poiret qui fait pourtant mine de l'admirer...
(Les plissés du temps par Edouard Leo).

8 commentaires:

  1. Encore des robes de princesse, rêve des petites filles... et des grandes...
    Bisous, Dany !

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  2. Bonsoir ma belle,
    J'avais fait le détour par Bruxelles pour voir cette exposition "De Delacroix à Kandinsky, L'orientalisme en Europe". Un réel bonheur chargé d'émotions!
    Merci et encore bravo pour ta participation au tag: Une femme de la Renaissance!
    Bisous, bisous et très belle soirée

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  3. Bonsoir Danielle,

    J'adore ces magnifiques plissés ! Mariano Fortuny avait beaucup de talent et beaucoup de gout ! Merci pour ce très beau billet.
    Baci !

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  4. Les plissés Fortuny...GROS SOUPIR d'envie...et la robe Delphos..re GROS SOUPIR..
    Danielle, tu sais frapper où ça donne envie...mais c'est très bien comme cela...je suis un être de faiblesseS..et je les assume pleinement surtout quand il s 'agit de si belles choses...et mon petit doigt me dit que tes soupirs d'envie rejoignent les miens..
    Bises
    Danielle

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  5. Norma, je crois plutôt rêve de grande, en tous les cas pour moi. Petite je ne rêvais pas à ces beautés, même si j'étais coquette, je voulais être une fée clochette ou une petite indienne avec plumes et perles !
    bisous
    Danielle

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  6. Kenza coucou ma Belle, j'ai beaucoup aimé ce tag sur la Renaissance, d'avoir pris le temps de la recherche, de se documenter, c'était très agréable de participer. Un peu difficile de trouver une femme liée à Venise (mon univers blog lui est consacré) et aussi à la peinture, je ne voulais pas être un modèle ou une courtisane (ce qui aurait été plus facile)!
    L'exposition "l'orientalime" était vraiment très belle. J'étais touchée par beaucoup d'oeuvres que je ne peux nommer tellement il y en avait : Le message d'amour de John F.Lewis, le harem dans le Kiosque de Gérôme (et tous les autres), le Filippo Lippi esclave à Alger de Bergeret, le marchand tapis par Osman Hamdi Bey et les nombreux tableaux de Lecomte de Noüy (que j'avais connu grâce à toi avec la belle odalisque qui fume)et les bronzes mauresques !
    bisous
    Danielle

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  7. Nath, j'ai lu dans une revue qui parlait des plissés de Fortuny, son thème de naissance, je te mets un passage : conjonction de Jupiter et Vénus en Gémeaux - Amour du Beau par sa compréhension et capacité d'en multiplier, d'en diffuser clairement l'éclat.C'est une "bonne étoile" qui assure du succès. C'est l'assurance d'être compris dans un processus d'expansion de l'idéal esthétique. Vénus se trouve là en son état d'amour sublimé, ce qui est l'essence même de l'Art.
    bisous
    Danielle

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  8. Effectivement Danielle, mes soupirs rejoignent les tiens, pas seulement pour cette merveille qui rend libre le corps et qui sublime la silhouette mais pour tout ce qu'il a fait, telles les lampes ou les meubles, la décoration. Je suis une peu "has been" parfois, mais il faudrait que je sois très riche pour m'offrir un décor pareil !!!
    J'ai appris que mes petits trésors en velours n'avaient rien de Fortuny, ce sont que des Venetia Studium un point c'est tout ! Soupir !
    bisous
    Danielle

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