dimanche 17 janvier 2010

ALLONS CHEZ FLORIAN

Un matin d'hiver, je me promenais dans Venise quand je me suis souvenue de ce passage de Jean-Paul Sartre décrivant la cité des Doges, qu'il représente par des murs s'ouvrant et se refermant sur eux-mêmes, des murs qui se tournent et se retrournent de telle sorte que le promeneur, après avoir longtemps marché, se retrouve enfin sur le même campo où il a commencé sa promenade.
Je voudrais ajouter à ces mots que, tôt ou tard, on finit tout de même par sortir du dédale des calli et campielli pour se retrouver soudain, comme par enchantement, sur la piazza, l'unique place, celle de Saint-Marc ; les autres, quelle que soit leur ampleur, n'étant que de simples campi. Et là, comme si on voulait reprendre courage après avoir été secoué par le bref et doux frisson - un rien existentiel - de s'être égaré dans le labyrinthe de la Sérénissime, on ne peut s'empêcher de pénéter à l'intérieur de ce que les Vénitiens considèrent comme leur "salon des grandes occasions", le Café Florian.


Quand Floriano Francesconi fonda le Café Florian, sous les arcades des Procuratie Nuove, ce n'était qu'une des nombreuses "boutiques de café" de Venise où l'on servait la "boisson noire", et l'homme n'imaginait certes pas que sa bottega allait devenir la plus célèbre de toutes, ni qu'elle parviendrait jusqu'à nous...(Daniela Gaddo Vedaldi, extraits du livre Café Florian, l'esprit de Venise de Robert de Laroche- La Renaissance du Livre)



Je viens de revenir d'une petite promenade, la neige est encore présente par endroits, mais maintenant le paysage est désolé.
Les Alpilles, si belles habituellement, sont sans éclat ! Les oliviers, pourtant si robustes, ainsi que les pins, n'ont pas tenu le coup, le poids de la neige a brisé leurs branches qui pendent lamentablement partout ou jonchent sur le sol...
Une envie subite, d'un lieu chaleureux , confortable, d'un bon chocolat, et me voilà transportée au Florian !!!




6 commentaires:

  1. Excellente idée que ce rendez-vous au Florian! Nous vous y suivons en pensée et en images.
    Anne

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  2. C'est incroyable, Danielle, dans mon dernier billet (16 janvier), j'ai parlé de toi et du... Café Florian, juste pour rire, à cause de (grâce à) Françoise !!! Oui, c'est triste, tous ces oliviers cassés, quand on sait le temps qu'il faudra pour les tailler et faire repartir... Mais on a un peu oublié, je crois, que la neige est un élément naturel, certes absente depuis ces dernières décennies, mais qu'il faudra sans doute s'habituer à revoir dans nos paysages... Bisous.
    PS : dans mon billet, je ne savais pas encore que c'était d'un bon chocolat chaud dont tu aurais envie, aussi j'ai laissé place à un choix plus large ! C'est dommage que je n'ai aucune photo numérique de ce café, juste une photo en noir et blanc prise à l'intérieur, en cachette, avec ces petits appareils d'espion minuscules, un Minox de la taille d'un pouce : un monsieur d'un certain âge, très élégant, en train de déguster son café en lisant son journal. J'en vois précisément les volutes et en sens encore les effluves aujourd'hui... dans ma mémoire olfactive !

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  3. Merci, mon petit Colibri, pour la gentille attention, le chocolat ou un bon cappucino, je pense que j'ai l'embarras du choix au Florian !
    Pourquoi as-tu fait l'espion pour la photo, en cachette ? Tu jouais ta Mata Hari ?
    J'en ai quelques unes pendant le carnaval qui sont pas mal...j'y reviendrai plus tard.Bisous

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  4. En fait, à l'époque, je faisais énormément de photos avec mon reflex Olympus OM1 et autres appareils à zooms incroyables et tout le tintouin, pas très discrets quand on voyage et surtout pour prendre des photos assez intimistes... d'inconnus, je n'aime pas trop déranger les personnes qui ont l'air bien paisibles dans leur coin de café !!! C'était le cas de ce monsieur, mais j'avais vraiment envie de le prendre en photo, alors j'ai pensé à mon minuscule Minox que je trimballais tout le temps sur moi. Un de mes amis, un faux-vrai James Bond, disait toujours en riant (?) que c'était un appareil d'espion !!! C'est vrai qu'avec les numériques de base, j'ai beaucoup moins de plaisir en photo, et, de plus, je ne développe plus moi-même depuis longtemps (manque d'espace structurel actuel !). Dommage, c'est vraiment magique de voir se révéler une photo...

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  5. Tiens, tiens, j'en connais un autre qui n'aime pas le numérique, et qui reste à la pellicule, au réglage et tout le tintouin !!! C'est Angelo, il regrette toujours son bon gros rollei ! Lui aussi aimait bien s'enfermer dans sa pièce noire "je développe" ! D'ailleurs les plus belles photos étaient celles en noir et blanc ! Paris, la nuit et sous la pluie, je ne dis pas, des photos d'art !!!

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  6. Le petit salon oriental, mon préféré!! J'en parle également sur mon blog, il faut remonter au mois d'août...
    Tes photos sont vraiment réussies et très belles! Bravo!!
    Très belle soirée et à demain

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