jeudi 7 mars 2013

Près de Carampane







Extrait de l'autre Venise Predrag Metvejecitch :

...Les jardins de Venise, on l'a compris ont été conquis de haute lutte par leurs propriétaires. Il a fallu parfois démolir des maisons pour cela. Imagine-t-on une telle politique dans aucune autre capitale du monde ?
L'aventure du beau jardin Albrizzi est à cet égard exemplaire. À son origine, il n'y a rien. Rien de naturel en tout cas. À son emplacement se dressait un théâtre, San Cassiano, qui fut peut-être la première salle d'opéra de l'histoire ouverte au public avec billets payants. On y joua du Monteverdi, plus tard de Cavali... Et le théâtre brûla, fut reconstruit, tomba de nouveau en ruines avant d'être acheté en 1820 par la famille Albrizzi dont le palais se dresse de l'autre côté du rio San Cassiano.
Désormais n'allaient se jouer à son emplacement, littéralement, que d'uniques représentations florales pour le seul et jaloux bénéfice des Albrizzi qui firent construire à sa base une sorte de tout-escalier néo-gothique puis une passerelle pour le relier au paino nobile de leur palais. Autrement dit, sans jeu de mot (ou à peine) ne resta du théâtre San Cassiano que le côté jardin. Mais quel jardin délicieux, exotique, enfoui sous les feuillages, avec des yuccas d'origine américaines, des magnolias exotiques, des fougères disséminées entre des rochers, des bassins où frétillent des poissons rouges, une pergola enfouie sous les glycines...

2 commentaires:

  1. He leido ese libro. es maravilloso
    Un abrazo

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  2. Une bien belle évocation de ce jardin dont on ne voit que les cheveux ébouriffés s'échappant hors du chapeau de murs roses.
    Très belle journée.

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