On ne quitte pas Venise, [...] on s'en arrache. (François Mauriac)
©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
Vous est-il arrivé de n'avoir plus que quelques jours à rester avec un être chéri ? On le regarde longtemps, fixement, douloureusement pour bien se graver les traits dans la mémoire, on se sature de ses aspects, on l'étudie sous tous ses jours, on remarque ses petits signes particuliers, le grain de beauté près de la bouche, la fossette de la joue ou de la main, on note les infexions et les mélodies de la voix, on tâche de garder le plus possible de cette image adorée que l'absence va vous ravir, et que vous ne pourrez plus revoir que dans votre coeur, on ne se quitte pas, on veut profiter jusqu'au bout de la dernière minute, le sommeil même paraît un vol fait à ces heures précieuses, et les causeries interminables se prolongent la main dans la main, sans qu'on s'aperçoive que les lampes pâlissent et que la lueur bleue du matin filtre à travers les rideaux.
Nous éprouvions cette impression à l'endroit de Venise. À mesure que le départ s'approchait, elle nous devenait plus chère. Son prix se révélait au moment de la perdre [...] Jamais personne ne se livra à une pareille débauche de l'oeil. Nous regardions quatorze heures par jour sans nous arrêter.
Les derniers jours, cela devient une véritable fièvre.[...] Comme ces peintres qui repassent à l'encre les dessins à la mine de plomqb qu'ils craignent de voir s'effacer, nous assurâmes d'un trait plus appuyé les mille linéaments crayonnés dans notre mémoire.
À présent, quoique cela nous coûte, il faut partir...
Théophie Gautier, Italia, 1850.
Venise au Fil des Mots.
Le départ est un peu moins pénible quand on sait que va revenir. Heureusement qu'il y a la mémoire!
RépondreSupprimerBonne semaine Danielle,
à bientôt,
Bises
Je reconnais la Corte San Marco près du Rio Nuovo: 24 petites maisons construites en 1529 pour les confrères de la Scuola de San Marco. Je reconnais aussi le pont mais..j'ai un blanc dans les neurones.Et Venise décidément est vouée aux barques bleues.
RépondreSupprimerBonne fin de journée!
Danielle
Je suis tout à fait d'accord avec toi AnnaLivia, je me fais tout le temps la promesse de revenir, je ne sais jamais si cela sera long ou rapide, mais j'y pense tous les jours très fort !!! Heureusement qu'il y a les souvenirs et la passion.
RépondreSupprimerbises
a presto
Le rio à la barque bleue, il n'y a que Cath qui sait où il se trouve. La corte, tu as 10/10.
RépondreSupprimerLe pont au sotoportego, c'est celui que l'on voit dans James Bond 007, de le Colonne sur le rio dei Fuseri et que AnnaLivia a pris pour son blog...d'ailleurs c'est très beau !!!
bises
Je comprends Casanova :))
RépondreSupprimerLe texte de Théophile Gautier est si juste concernant ce déchirement, cette fièvre qui précède les départs de Venise !
RépondreSupprimerJ'aime ces photos de la Venise discrète que l'on garde en soi, longtemps après l'avoir quittée...
Bonne journe à toi, Danielle, bises.
Norma
La première photo de Catherine est extraordinaire.
RépondreSupprimerLes mots de François Mauriac peuvent s'appliquer à n'importe quel endroit,où l'on s'est senti bien,en osmose.
Et puis il faut bien partir pour pouvoir revenir comme je dis toujours
Bises
Quelqu'un était passé sur mon ordinateur,le commentaire signé Frédéric est de moi!
RépondreSupprimerBises
Partir déchire revenir enivre retourner chez soi pour retrouver ses traces adoucit le cœur.
RépondreSupprimerBisous
Chic, serais-tu le nouveau...Casanova de ces Dames ?
RépondreSupprimerJe suis heureuse que les mots de Théophile Gautier te touchent. Je les ai aimés aussitôt et je les trouvais tellement justes.
RépondreSupprimerLe choix des photos de Cath est voulu justement, pour que ces lieux restent devant les yeux, toujours proches dans tes pensées et dans ton coeur, sans effort...
bises
J'étais déjà contente, un nouveau lecteur et qui me fait des bises à la fin, et qui utilise les mots de mes pensées...bizarre !
RépondreSupprimerAlors bises mon Frédéric/Françoise
Effectivement les mots de Mauriac peuvent être utilisés pour n'importe quel lieu que tu aimes fort !
RépondreSupprimerEt tout à fait d'accord avec toi, quel plaisir, quel bonheur de retrouver le fruit de sa passion, la joie de ce moment mérite le départ pour apprécier l'éternel retour...
bisous Françoise
Marisol, c'est l'ordre des choses ...
RépondreSupprimerAujourd'hui je ne pleure plus en arrivant, ni en partant, au contraire, je fais provision d'instants magiques, pour continuer à l'aimer même de loin, jusqu'à la prochaine fois.
bisous