
...Ils sont les marques de ce qui n'est plus chiffrable. Comptables de l'infinie répétition de la ville, ils modulent l'avancée et disent l'impossibilité d'éléver une demeure sur l'instant.
photo©Catherine Hédouin 2009
photo©Catherine Hédouin 2009
...Le campiello est désert. Il fait beau et l'air est doux. Le palais dresse le haut mur rougeâtre de sa façade terrestre où les fenêtres s'encadrent d'un mince liseré de pierre blanche et où les deux loggie superposent leurs colonnettes de marbre. Un instant, je reste hésitant. Une femme vient remplir son seau à la fontaine publique qui coule dans le campiello et me lance en dessous un substil regard vénitien où il y a tant de curiosité et d'indifférence. Cependant je m'engage dans l'étroite calle Barbaro. Comme elle est sonore et comme le pas y résonne ! Vais-je rebrousser chemin ? Pourquoi ai-je voulu revoir ce palais Dario ? Est-ce que je ne le possède pas tout entier dans la mémoire ? Henri de Régnier , la vie vénitienne, 1912.
Un rapide coup d'oeil vers le rio, comme j'ai pris l'habitude de le faire chaque matin, avant de m'engouffrer sous le sotoportego. Une grosse barque vient de décharger son contenu. Déjà le marché proche, est en pleine effervescence, la ménagère vénitienne a choisi son poisson , les plus beaux légumes et fruits et traverse par le traghetto pour rejoindre la rive de l'autre côté du Grand Canal ou file à travers les dédales des calli de ce côté de S'Polo...
©VentiaMicio
Petite promenade en cette fin d'après-midi, avant une nouvelle averse, du côté du Rio San Cassan et Rio terà de le Carampane où les barques bleues et les demeures se dédoublent comme face à un miroir ... ©VenetiaMicio
De lourdes pierres retiennent la bâche, la grosse barque rouge restera amarrer à ses "paline"aujourd'hui !