...Avec un petit bruissement à peine caillouteux, le dialecte coule dans les calli, depuis quelques mois ponctuées d'éclats de voix étrangères : des conversations qui se nouent à tous les coins tissent un léger contrepoint au rythme vif.
Les agents de ville ont quitté leurs habits blancs et pris un pas plus lent; ils échangent de temps en temps quelques mots avec les passants.
Bientôt, ils sortiront leurs capuchons cirés de moines.
Sur la Piazza, des garçons de café épongeaient les tables vides et les posaient de biais contre les chaises.
La basilique commence à se doubler, sur le pavé, de reflets liquides. Les plumes perdues par les pigeons, qu'hier le vent léger poussait en petites vagues gris perle au bord des Procuraties, collaient aujourd'hui partout au pavé : le balayeur avait bien du mal à les en détacher, à peine les touchait-il, elles s'enroulaient en petits grumeaux visqueux. C'était l'aspect d'une grande salle qu'on nettoie le lendemain de fête. (Liliana Magrini, carnet vénitien)
Venise en novembre, mes premiers souvenirs sont liés à ces images. Comme j'ai aimé cette première fois où je la découvrais comme dans un rêve, où elle m'apparaissait comme un vaisseau fantôme, où les personnages surgissaient et disparaissaient aussi vite, dans le dédale de ses ruelles et de ses ponts...
J'aime beaucoup la dernière image. Une Venise fantasmagorique!
RépondreSupprimerOn imagine les ombres qui traversent et le temps et les places.
C'est vraiment un très beau reportage.
Belle soirée
Je vous embrasse
Une Venise plus britannique que méditerranéenne.
RépondreSupprimerFascinant ! Un vrai temps de Toussaint.
Je te souhaite d'avoir plus de soleil aujourd'hui chez toi
Bisous
Tilia
Je pense aux sublimes photos de Michaël Kenna.
RépondreSupprimerVenise brumeuse est plus belle
RépondreSupprimerOn ne peut parler que de magie ...
RépondreSupprimerMaia, c'est vrai c'est une atmosphère particulière, ouatée parfois angoissante. Souvent vous suivez une silhouette sombre, elle tourne à droite ou à gauche, vous arrivez à la hauteur de la calle, elle a déjà disparu. On a l'impression de suivre des fantômes, parfois on ne voit rien, ce sont juste les sons que l'on perçoit ! On avance dans du coton, ou une épaisse couche de nuages !
RépondreSupprimerC'est magique !
Je vous embrasse
Tilia, imagine les petites îles de la Lagune, Burano qui surgit grâce son arc-en-ciel de tons...
RépondreSupprimerbisous
Evelyne, oui, de superbes photos en noir et blanc que j'aime regarder de temps en temps. Il a su jouer avec les brumes.
RépondreSupprimerJ'ai un autre livre de photos N&B "Percorsi Veneziani" de Marco Pompilio qui lui aussi a fait de très belles photos notamment en hiver, avec une très belle ambiance hivernale de jour et de nuit... Mais il y en a tellement qui font de très belles photos.
bises