©VenetiaMicio
Depuis l'admirable lettre de l'Arétin à son ami Tiziano Vecelli, que nous appelons Titien, on n'a cessé de célébrer la lumière de Venise, la plus belle et la plus variée qui ait jamais paré de ses impalpales tissus la plus féminine dses villes.
Depuis l'admirable lettre de l'Arétin à son ami Tiziano Vecelli, que nous appelons Titien, on n'a cessé de célébrer la lumière de Venise, la plus belle et la plus variée qui ait jamais paré de ses impalpales tissus la plus féminine dses villes.
Elle le doit à l'air marin qui l'enveloppe et crée un univers prismial qui réhausse encore ses couleurs chatoyantes. Elle le doit aussi au reflet de l'eau qui s'imprègne du ciel et en rejette aussitôt, de bas en haut, l'effusion solaire jusqu'au couronnement des campaniles.
J'ai souvent déploré que l'écriture se soit imposée à moi dès l'enfance. J'étais né peintre et je n'ai jamais cessé de l'être, mais lorsque je m'en suis rendu compte il était trop tard. Il faut de longues années pour arriver à être maître de son métier, et je les avais déjà consacrées à celui des lettres. L'apprentissage de celui de peintre m'aurait mené jusqu'à la vieillesse. Il faut laisser aux petits hommes d'aujourd'hui l'illusion de pouvoir créer sans une patiente application. Tout ce que je puis faire c'est tenter de transposer dans mes récits ce que j'aurais eu tant de bonheur à mettre sur la toile.
A Venise, devant les continuelles variations lumineuses qui m'étaient offertes, j'ai connu des moments d'amer regret, à penser que je n'avais ni pinceaux ni palette, ni surtout de moyens, pour fixer selon ma vision. C'est une permanente transfiguration du même paysage, avec des dégradés si subtils qu'ils se fondent à mesure qu'on les analyse : le temps de les rechercher dans le monde infini des couleurs, et ils se sont déjà évaporés. Il est des instants , le matin surtout, où les valeurs deviennent inexprimables, tant il s'y mêlent de reflets fugitifs, comme d'une soierie qui flotterait sous le vent. Il en est d'autres, plus faciles à capter, où tout s'absorbe dans une vapeur d'émeraude ou dans un poudroiement d'aigue-marine. J'ai vu des aubes où le ciel entier avait la couleur chaude qu'à la chair de la pêche de vigne, à quoi répondaient, comme une basse continue, l'orangé de la brique et l'incarnat des tuiles. Qu'il passe un nuage, et les perspectives prennent des tonalités de tapisseries anciennes. Qu'il pleuve, et tout se dilue dans des gris impondérables et des reflets de perle fine...[Venise au visage masqué-Intimité de Venise-A.T'SERSTEVENS-©B.Arthaud,1969]
"J'ai vu des aubes où le ciel entier avait la couleur chaude qu'à la chair de la pêche de vigne, à quoi répondaient, comme une basse continue, l'orangé de la brique et l'incarnat des tuiles".
RépondreSupprimerLes couleurs de Venise..., on retrouve parfaitement celle des briques ou des pierres sur ces photos !
Bon dimanche, Danielle, bises.
Norma
Dans la famille couleur des barques je demande la verte!
RépondreSupprimerPour l'harmonie avec les pierres,les couleurs de l'eau et la végétation
Bon dimanche
Bises
Très beau texte, bon compagnon des photos de ce blog qui m'émerveillent, billet après billet !
RépondreSupprimerNorma oui je suis d'accord avec toi, c'est joliment dit n'est-ce-pas ? C'est vrai que le ciel peut avoir ce teint de pêche !!!
RépondreSupprimerbisous
Ok Françoise, moi aussi c'est celle que je préfère. L'autre petit bateau est moins couleur locale ! A chaque fois que je passe près du ponte Chiodo, je la photographie, à chaque fois l'atmosphère est différente. Ce vieux mur me palit aussi beaucoup.
RépondreSupprimerbonne soirée
bises
Merci Gine tu es adorable pour les gentils mots à l'égard de VenetiaMicio. Effectivement le texte est magnifique.
RépondreSupprimerTout est magnifique, les couleurs, les photos et le texte!
RépondreSupprimerBonne soirée
Et bien merci pour tout Martine !!!
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