...Les portes déshéritées, à l'écart des voies commerçantes, convient le regard du promeneur à prolonger des kilomètres de ville mentale.
Portes en déshérence avec leurs craquelures, leurs lézardes, leurs poignées mangées de rouille -- l'une d'elles est même redevenue arbre. Portes rugueuses et de guingois qui sont des âmes ridées, closes sur leur histoire. Les couleurs passées parlent de leur dénuement, les gonds délabrés de ceux qui ont vécu.
Elles ont connu bien des départs, des retours, comme en témoignent ces grandes planches disloquées avec leurs cadenas et loquets cassés, les anneaux ouverts que le temps a libérés de leurs attaches. Ce sont des carcasses laissées à leur nostalgie d'épaves ; après avoir beaucoup travaillé, elles ont mérité un juste repos...
[Bernard Neau- extrait de Venise Miroir des signes]
Beau texte ... mais, je me plais à imaginer que ces portes oubliées puissent être rénovées, cirées et qu'à nouveau elles s'ouvrent sur des intérieurs heureux !
RépondreSupprimerEst-ce que Paperblog te titille ? Gros comme une montagne !!!
Je comprends le désir de vouloir rendre aux portes leur faces cirées mais telles qu'elles je les trouve tellement belles ! Chacune de leurs craquelures, de leurs écailles leur donnent du grain et des nuances infinies. Ces murs qui soulèvent leurs robes blanches sur des jupons bouillonnants de briques roses sont tellement plus intéressants. Cette photo est exquise.
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