
©photo Cleia 2011

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Claudie, calmement dans son coin, étudie la lumière, je respecte son espace, je l'observe à la dérobée, sa façon de faire m'intéresse, ce jour là j'ai appris la patience !
À nouveau, je m'obstine pour quelques images au-delà de la chaîne qui interdit la montée des marches...
Cette fois-ci ce sera la dernière ... Je me suis quand même payée le luxe de monter les marches jusqu'au premier étage pour voir ...un peu comme le commissaire Brunetti, dans le dernier épisode que nous avons vu dimanche soir. Si vous avez fait attention le mur ocre était moins vétuste et une ribambelle de boîtes aux lettres coloriées y étaient accrochées.










Allez, je ne tiens plus en place, il est grand temps de partir ! Il fait un temps du tonnerre, je suis heureuse. La petite maison de l'autre côté du Canal a déjà ses rideaux baissés et qui flottent au soleil. Elle me fait toujours autant rêver ! C'est vraiment le printemps aujourd'hui, la journée va être merveilleuse, je le sens au fond de moi !
....Il monte sur le parapet et hume l'air frais, rassasié il reprend sa promenade. Il suit la riva de l'Ogio ravi de quitter ainsi la foule oppressante, sur le ponton qui longe le canal, quelques peintres d'un pinceau précis font surgir sur leurs toiles les délicates dentelles de la Ca D'Oro, située en face.
Soudain, sans crier gare, la lumière du campo San Cassiano l'assaille. Dans l'angle, juste à l'entrée, la marchande de fleurs auréolée de bouquets lui fait un petit signe, il s'arrête à peine pour une caresse embaumée et se dirige vers le milieu de la vaste place. Il saute sur la margelle du puits tout rond et cherche du regard un de ses vieux amis, là sur un balcon, un lion petit mais fier tend ses yeux de pierre vers le lointain. Un cliquetis tire Noil de ses pensées : un touriste s'est empressé de le photographier. "Non, mais quel sans gêne, il ne m'a même pas demandé
Les murs ravagés de la maison de droite montrent de plus en plus leurs dents déchaussées. L'ombre et la lumière jouent à cache-cache dans cette ruelle bordée de jardins, les façades hérissées de fléchettes défensives laissent s'échapper leur chevelure de feuillages tendres. La chaleur et la fatigue se font sentir, il accélère et après quelques tours dans des passages plus
sombres il parvient à destination. La verdoyante petite cour de la Ca'Favretto lui ouvre les bras. Il glisse entre les fauteuils de rotin gris et retrouve sa cache favorite, derrière un des grands pots, dans l'angle, une petite cavité dans le mur semble avoir été faite sur mesure pour lui. Il s'y roule avec délectation, laisse son oeil vagabonder un moment sur la haute paroi du vieux puits bordé de fleurs, les grands murs roses, la belle porte d'entrée puis il se laisse happer par le sommeil.
Elle est toujours là, au bord de l'eau mais il n'est pas le seul à guetter le corps gracieux de l'antilope, un inquiétant oeil vert la surveille également. Il glisse silencieusement sa masse énorme dans l'eau et se rapproche imperceptiblement. Noil frémit, cet énorme crocodile cherche à lui voler sa proie. Il hésite, l'antilope dresse soudain ses oreilles et dédale laissant face à face les deux prédateurs. Noil s'éloigne dépité, le crocodile attend, la patience est sa vie.
Le voilà dans les ruelles qu'il connait comme sa poche. Au bout de la calle Regina il tombe nez à nez avec la gueule d'un gros chien. Fort heureusement l'énorme bête rousse et haute sur pattes est muselée et son maître l'étrangle à moitié en tirant en arrière sur sa laisse. Noil qui craint la gente canine depuis une vieille histoire de peur enfantine, s'enfuit vivement. Après quelques détours et une course aussi rapide qu'irrépressible le voilà en vue de l'embarcadère San Stae. Il regarde derrière lui, plus de danger. Il se fait discret et observe les gens qui attendent le vaporetto. Une dame épuisée est assise près de son caddie à moitié vide. Elle n'arrête pas d'éternuer, ses yeux sont gonflés, son nez coule, trop accaparée par son rhume elle ne surveille pas son chariot, il s'y glisse en douceur. Le vaporetto arrive, la dame enrhumée se lève et tire derrière elle ses courses. Noil impassible supporte vaillamment les secousses de son véhicule d'emprunt, des pommes de terre roulent sur lui, une bouteille lui tient tête, un paquet de pâtes se frotte à son nez. Enfin tout se calme, la dame a trouvé un siège. Noil se pelotonne le plus confortablement possible et s'endort.












