samedi 23 mai 2015

La Venise de Serge Bassenko

Les étoiles brillent doucement dans le petit jardin d'eau sous ma fenêtre. J'entends le moteur de Zo ; il vient me prendre pour aller "voir la nuit", comme nous l'avions dit la première fois. Nous tournons dans le rio qui longe sa maison et par-dessus lequel s'élance un grand pont massif dont les briques sont de braise. Est-ce lui le plus beau pont de tous ceux d'ici ? Oui, j'en suis sûr ! Mais n'allez pas le répéter, on se moquerait de vous ! Allez plutôt le voir, par une belle nuit sans lune...
[extrait du roman de Serge Bassenko, Il pleut, Venise en 1973, Edilivre]


©Serge Bassenko (1975)

©Serge Bassenko (1980)

©Serge Bassenko (av.1978)
rio San Boldo depuis le sotoportego de la Ca'Mariani

 ©Serge Bassenko(1975)
depuis le ponte Storto sur le rio S.Boldo

Le héros du livre " Il pleut" habite le Campo San Boldo... et c'est grâce à lui que j'ai fait une belle rencontre il y a quelques mois.
Il y a un an, grâce à notre petit univers des amoureux de Venise, j'apprends qu'une exposition de photographies se déroule dans le 13e  arrondissement de Paris, et s'intitule "Par amour pour la Venise d'hier", de Serge Bassenko.
Je consulte le site et commence quelques jours plus tard, la lecture du roman " Il pleut "...
Au fil des mois, j'ai appris à connaître Serge Bassenko (clic) à travers ses photos et ses textes, mais aussi grâce à sa compagne Eléonore.

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 Je laisse parler Serge maintenant :

Avant d'aller à Venise, je n'en savais pratiquement rien. Je me souviens de mon "visiting tour" de la ville - projet assez amusant, à vrai dire.

J'avais décidé d'arriver de nuit - parce que j'aime la nuit - de faire le tour de la ville et de passer sur le Pont des Soupirs... en voiture.

La réalité a été quelque peu différente. D'abord, j'ai dû laisser la voiture dans un endroit impossible à définir. Puis, voguer sur une eau d'un noir d'encre, craignant à chaque instant de couler. La nuit était noire, tout alentour était si noir, seules quelques pauvres lumières luisaient çà et là.

En descendant sur le quai, je me suis précipité dans les ruelles et après un moment, j'ai débouché sur la Place St Marc, sans même oser lever les yeux, tellement j'étais effrayé. De nouveau, j'ai couru vers les ruelles et me suis finalement arrêté auprès d'un pont. Je me rappelle le canal - si sombre, silencieux et tendre - et la pensée qui m'est venue : "Venise est une ville où on peut pleurer".

Faire des photos exige une bonne santé et de l'entraînement.

En arrivant, courir par les rues et les ponts pour prendre le moteur de la barque, le réservoir, les cordes et le diable ; puis courir pour attraper le bateau de la lagune ; enfin, tirer à deux personnes tout ce chargement, les bagages, les appareils photographiques et le trépied, par une route pleine d'ornières et sous une pluie battante .... Ensuite, marcher de jour, de nuit, manger debout, ramer, et à la fin, la nuit, quand on se gèle dans le vent après une difficile mise au point, arrive une barque inattendue qui trouble le calme du canal pour une autre attente de vingt minutes...

Pourtant, pour moi, cela a toujours été une promenade, tranquille et sereine, seulement une promenade. J'aimais à dire : "Allons nous promener à Venise"....

... Faire des photos exige aussi de la patience.

... Je photographie ce que je regarde et regarder ne s'apprend pas.

... Ainsi, malgré les apparences, je n'ai pas photographié Venise, mais ce qu'elle contenait, et qui n'est plus.

(Extrait du Cd-Rom de Venise et sa Lagune/Histoire de mes photos)

Serge Bassenko a fait de nombreux séjours à Venise,  de 1970 à 1990, 30.000 photographies, il a utilisé des appareils Contax I Zeiss de 1930 qu'il avait choisis pour leurs merveilleux objectifs. Il a passé des années à les réparer et à les étudier pour comprendre les mécanismes, les régler et même refabriquer les pièces défectueuses.


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Voilà je me sens toute petite et modestement je vais lui rendre hommage en l'accompagnant dans ces lieux qu'il a tant aimés !

  ©VenetiaMicio

©Venetiamicio

©Venetiamicio

©VenetiaMicio

©VenetiaMicio

archives ©Ange Mozziconacci 

Laëtitia©Venetiamicio 2009

Laëitia©VenetiaMicio 2009

jeudi 14 mai 2015

Venise, détente au jardin









©photos CLEIA

À Venise, il est doux de ne rien faire aussi. S'arrêter, rêver, prendre le temps, regarder le paysage, observer les gens, respirer l'air marin, écouter les oiseaux ! C'est Venise par une belle après-midi de ce début du mois de mai. Merci à mon amie Cleia d'avoir partagé ces beaux moments ...

mercredi 13 mai 2015

Biennale de Venise : en ce moment...




















©photos CLEIA

RECYCLE GROUP CONVERSION
Chiesa di Sant'Antonin (clic)
Castello

Andrey Bloklin  & Georgy Kurnetsor



dimanche 10 mai 2015

Palais Fortuny : clair-obscur




photos©Cleia

Je crois les sortilèges de Venise difficiles à définir, à capter : on les subit, on y succombe sans en être même conscient. C'est un sentiment d'irréalité proche des fantasmes et du rêve, qui crée les enchantements, les mythes, les séductions de Venise...(Fernand Brandel de l'Académie Française)

jeudi 7 mai 2015

Venise colorée




©photos Cleia

 Le quatrième étage du Palais Fortuny offre une vue exceptionnelle sur Venise dans sa quasi-totalité.
Mais dans l'immédiat profitons de la beauté des toits et des cheminées aux formes si particulières.

Les cheminées
Lors de l'Antiquité, la plupart des toits des maisons de Venise étaient recouverts de paille, si bien qu'il suffisait d'une étincelle pour brûler la moitié de la ville. C'est pourquoi on essaya de trouver des solutions, c'est ainsi que virent le jour les cheminées dites " a canna rovesciata" (tuyau renversé) et "a tronco di cono" (tronc de cône), la particularité de ces cheminées permettent d'entraver et de refroidir les étincelles. Beaucoup d'entre elles étaient décorées, peintes. De nos jours on peut compter plus de 10 sortes de cheminées. A Venise on peut dénombrer environ 7000 cheminées (au XVIe il y en avait 10 357 ! (source Veniseguide.net)

Merci à mon amie Cleia qui est à Venise en ce moment et qui me fait profiter de ce lieu que j'aime beaucoup.

lundi 4 mai 2015

Venise colorée





Loin de la Via Garibaldi, pleine de vivacité tout à fait authentique, je retrouve le calme des petites calli où le soleil d'automne joue avec les couleurs, l'ombre et la lumière. Le linge court d'une fenêtre à l'autre.