lundi 29 octobre 2012

Le Pont...

... Chaque mur est le seuil qui invite à un langage de plus en plus dépouillé à force de solitude ; chaque faille, chaque fissure, chaque plaie, éveille des ciels, des pays...


... Chaque pont relie un espace de pensée à un autre et le transforme en songe, garde les souvenirs d'adieux qui ont voulu se perdre dans l'eau - chacun conservant, dans les croches et les arabesques de ses rambardes, ce qu'il y a de clichés et d'éternité hâtive à travers les serments amoureux...
(extraits de Venise, Miroir des Signes, texte de Bernard Neau)

mercredi 24 octobre 2012

Sur les traces d'une absence ...*

à Marie qui aimait tant Venise ...

... La barque noire glissait sur l'eau, levant le voile dans son sillage. Elle était amarrée à ce bâton de bois. L'homme disparut dans le passage secret aux marches mouillées par les remous - dans Venise, à l'estime sur la carte, chacun à son gré s'occupe à trouver le rivage espéré.
     J'entendais son pas décroître au loin. J'eus un instant le désir de le suivre, mais je dus renoncer à l'indécise intention de sa fuite...
[ texte inachevé de Pierre-Jean Buffy © Venise, Miroir des Signes, hors de l'espace nommé ]

Vague à l'âme © Marie Daynié - septembre 2011

Entre rêve et réalité © Marie Daynié - septembre 2011

Montée vers l'inconnu © Marie Daynié - septembre 2011

Acqua Alta, San Marco © Marie Daynié juin 2009

" Et, avec cette danseuse sur l'eau nimbée d'un flou on ne peut plus artistique, je vous fais, comme elle,
ma révérence..."  Marie.

Marie Daynié, si vous voulez voir ou revoir ses magnifiques photos c'est ici

* Sur les traces d'une absence ...
Nous écrivons nos histoires et ne saurons jamais ce qui sera compris.
L'universel est atteint quand l'union des silences et des sons révèle
une évidente perception, sans qu'il soit besoin de chercher à comprendre.
Pierre-Jean Buffy © Venise, Miroirs des Signes

lundi 22 octobre 2012

Rio et Fondamenta de la Verona

[...] Pourquoi le son des cloches dans le ciel, le bruit des pas sur les dalles me font-ils battre le coeur d'une certaine façon ? [Venise] enveloppe de tant de douceur que l'on y vit vite une sorte de bonheur apaisé, dans une espèce de détente amicale, de joie discrète, de tendre reconnaissance, dont il faut accepter le délicat plaisir...[...] Henri de Régnier








Ce matin là,  j'aurais pu rester longtemps sur le Ponte du Rio della Verona , il faisait très beau, le soleil ne pénétrait pas encore dans le labyrinthe des calli et des rii, une douce lumière se posait sur les murs de briques. Seule et en parfaite harmonie avec l'environnement je rêvais et laissant errer mon regard sur l'eau, les bateaux et l'architecture des palais (au fond le palazzo Contarini del Bovolo) sur cette jolie porte et son balcon, je crois le palazzo Moro Marcello.
Puis subitement un bateau taxi est venu troubler l'ambiance et le charme fut rompu !

vendredi 19 octobre 2012

Près du ponte del Teatro



En poursuivant ma promenade, je suis arrivée sous le sotoportego proche de l'ex-teatro Rossini et faisant face à l'église San Luca où fut enterré l'Arétin. Le cinéma était toujours en cours de restauration au mois de mai, mais aujourd'hui Fausto (clic) nous fait découvrir le nouveau lieu enfin inaugurer.
Le cinéma Rossini fut, avant la construction de la Fenice, le plus grand théâtre de la ville.

jeudi 18 octobre 2012

Corte San Andrea


La corte S.Andrea avec son marbre, son vieux pavage de terre cuite et son puits gothique du XIVe
en pierre d'Istrie, arches trilobées, et deux écussons dédiés à Sant'Andrea.
Marbre 1356, Sant'Andrea vénéré par Fra Marco Minotto et Lodovica da Ponte. Il se trouvait précédemment au monastère de Sant'Andrea, dans l'île de la Certosa.
Inscription en bas :
 " MCCCLVI du mois de juin, Frère Marco Minoto, prieur de Saint-André-du-Lido.
Commandé par Alixe Da Ponte et propriété dudit monastère."
Les moines de l'île de la Certosa habitaient la corte lorsqu'ils venaient à Venise.
(sources Venise, Itinéraires avec Corto Maltese )





C'est en me promenant dans le coin pour voir où en étaient les travaux de restauration du Cinéma Rossini,
que j'ai découvert cette petite cour...

lundi 15 octobre 2012

Corte Morosina

À chaque voyage, je continue de faire des découvertes, en voici une nouvelle...
et pourtant, je connais depuis plusieurs décennies tous les alentours !




lumière matinale

l'escalier au fond de la cour, photo prise le soir

Storia d'amore e di inganni
Voici l'histoire d'un amour malheureux.
Le lieu : la "Corte Morisina" où se trouvaient les maisons des nobles Morisini.
Personnages : un chevalier qui revenait de la croisade ; un noble vénitien et une jeune femme fascinante.
Le chevalier,  tombé amoureux de la jeune ensorceleuse, qui était la maîtresse du noble Morosini, fut dépouillé de la précieuse relique qu'il ramenait de Jérusalem.
Inutilement il chercha ceux qui l'avaient trompé. À la fin de sa quête, il disparut et de ce pauvre chevalier, on ne trouva que son casque et son armure.


Un petit tour par là pour écouter l'histoire en italien ... et voir l'entrée de la corte, passer sous le sotoportego orné du casque et de l'armure (que je n'ai pas pris en photo malheureusement)

dimanche 14 octobre 2012

Le charme des cours :Corte Morosina





 N'ayant pu vous montrer peu depuis le campiello  Remer, je suis vite revenue sur mes pas pour rejoindre l'église San Giovanni Grisostomo, j'ai tourné sur ma droite dans la Calletta Morosina. J'ai fait un petit tour dans la corte Amadi, vous avez déjà vu les images... Et, je me suis dirigée vers la seconde, la corte Morosina.
J'avais fait une intrusion l'autre soir, mais il y avait une visite guidée, me promettant de revenir un matin tôt !
J'ai d'abord fait le ménage avant de vous la présenter car il y avait des sacs-poubelles dans tous les coins,
J'ai fait comme j'ai pu, il reste quelques traces...

Voici ce que dit l'itinéraire de Corto Maltese : l'entrée de la corte est surmontée par une arche de marbre de style arabo-lombard (XIIIe et XIVe siècles). L'intérieur de la cour a conservé son caractère médiéval, avec un pavage de terre cuite, un puits et deux escaliers extérieurs. L'une des familles les plus anciennes et illustres de la ville - les Morosini (4 doges, 3 dogaresses et 2 reines) - vécut plusieurs générations dans ce quartier moyenâgeux. (p.11, porte de l'aventure au nord de San Marco, Venise Itinéraires avec Corto Maltese)

Je vous fais découvrir le puits, dans un autre billet je vous montrerai le deuxième escalier....

 BON DIMANCHE 

samedi 13 octobre 2012

Bancogiro




Après la pluie le beau temps, et c'est reparti ! Une belle matinée s'annonce...
Les bacari ouvrent doucement, les terrasses s'égaillent, déjà tables et chaises invitent aux premiers rayons de soleil.
Les vaporetti chargés vont déverser leurs longues coulées humaines...
Depuis le campiello Remer, où je ne prends aucune photo car victime de son succès nocturne, des montagnes de sacs poubelles envahissent encore le lieu !
Filons ailleurs !

BON WEEK END à VOUS

jeudi 11 octobre 2012

Humidité *


... la beauté des murs de Venise est en grande partie due aux effets de l'humidité : crépi décoloré qui s'infiltre par pans, comme du sucre glace sur un gâteau doré, camaïeu d'orange de la rouille, vert-de-gris sur le cuivre et le bronze, patine des boiseries et de la ferronnerie, dépôts saumâtres sur la brique, pareils à du givre, lustre chatoyant du marbre et de la pierre d'Istrie - partout, la corrosion de la matière à l'air humide marque la présence sensible du temps.* (Lucien d'Azay, Dictionnaire Insolite de Venise )









Après quelques heures au sec et au chaud, et malgré la pluie qui continue de tomber, je retourne faire un petit tour dans l'après-midi ! Sans avoir fait une nouvelle halte chez Rosa Salva pour me réconforter une nouvelle fois ! Un bon chocolat chaud, il n'y a rien de tel !
Dans de précédents billets je vous ai entraînés à l'Acqua Alta (clic) où j'ai pu combler mon manque de clichés, et passer un bon moment à l'abri, dans cet univers où le livre est roi, et où les chats sont les seigneurs de ces lieux !
Il pleut toujours, mais il n'est pas si tard que cela et il serait vraiment dommage de ne pas se balader encore un peu et qui sait peut-être qu'un dernier rayon de soleil voudra bien se laisser voir dans le couchant.
Je retourne faire un petit tour dans le coin où j'ai pris mon bain de pieds ce matin, calle del Murion et son sotoportego, il fait sombre, j'abandonne.
Je vais aller voir mes copines du Ponte de la Comenda,  à L'Atelier de Muriel et Dominique, au passage je prends la dernière photo sur le Campo de le Gate, je me hisse sur la pointe des pieds, je glisse mon appareil dans la fente de la boîte aux lettres et voilà : " The End "  d'une journée pluvieuse !
Non pas tout à fait, je l'avoue sans honte,  j'ai encore bu un petit verre de chocolat, bien épais, à la vénitienne, la cuillère reste droite !
La pluie s'est arrêtée enfin et le ciel s'éclaircit, le dernier rayon de soleil est là au rendez-vous

mardi 9 octobre 2012

Fin de matinée pluvieuse








En quittant le campo aux colonnes, je prends la direction du campo de la Celesta où j'avais décidé initialement de faire quelques images. Le vent s'engouffre dans la calle du Drio la Chiesa et celle del Cimitero, des rafales de pluie s'abattent sur mon petit parapluie qui commence à se retourner sans cesse !
Arrivée sur le campo, pas un chat, des yeux je cherche un endroit pour m'abriter un moment, rien de rien !
Le regard sur les quatre coins de la place, je ne fais pas attention où je mets les pieds, et m...., une énorme flaque, me voilà baignant dans l'eau jusqu'aux chevilles et déjà mon jeans est trempé jusqu'aux genoux ! Saloperie de parapluie qui s'y met aussi, j'essaie de le replier et je me coupe les doigts avec la ferraille !!!
Mes notes sont en piteux état, tâchées, mouillées, froissées, elles regagnent ma poche.
Je quitte illico le campo où je ne trouve aucun refuge, pour rejoindre le campo S'Ternita, il y a encore les sacs d'ordures partout. C'est trop moche, je persiste et erre encore un peu comme une âme en peine.
Le quartier est vide, les Vénitiennes font leurs courses, bien équipées, et ne perdent pas leur temps dans les ruelles, aujourd'hui.
Une dernière photo dans la Corte et le Ramo del Cafetier où les petites pinces à linge colorées scintillent comme une guirlande sur  le rose des briques !
J'abandonne là toutes les petites corti qui faisaient partie du programme, et retourne tristement chez moi,
sans oublier de m'arrêter une nouvelle fois chez Rosa Salva pour quelques délicieuses pâtisseries qui accompagneront mes tasses de thé et me réconforteront !
Bien au chaud (et voui, j'ai mis le chauffage), chaussures, chaussettes et jeans séchant, je m'installe douillettement sur le canapé avec un bon livre et je laisse le temps s'écouler ! Il pleut, il pleut, il pleut
à Venise ! Mais je suis bien !

samedi 6 octobre 2012

Matin pluvieux...







En quelques pas j'arrive sur campo S.Francesco et depuis le campo de la Confraternità les colonnes rouges
se laissent découvrir comme un énorme jeu de quilles. Pas un chat comme d'habitude, de temps en temps, j'entends un bruit de pas, quelques silhouettes apparaissent et disparaissent aussitôt ! Encore un parapluie rouge qui file à son tour.

BON WEEK À VOUS

jeudi 4 octobre 2012

Matin pluvieux du côté de S'Francesco...

   Il n'y a pas de ville moins adaptée que Venise aux parapluies. L'étroitesse des rues en rend plus que n'importe où ailleurs le maniement difficile. Il n'y en a pas non plus - du moins, je le crois - où cet objet soit d'un usage plus répandu. Certains, par surcroît de précaution, peuvent bien prendre, avec le parapluie, un imperméable (assez rare, d'ailleurs); mais personne ne remplacera par ce terne vêtement la jolie méduse sombre, l'étoile luisante dont le glissement dans les calli a tant de charme...


... Mais suivez certains de ces personnages lorsqu'ils se glissent dans une calle, penchant de biais leur fleur d'ombre... Liliana Magrini Carnet vénitien









La pluie redouble, le vent s'infiltre partout.
Pour prendre ces quelques clichés, j'abandonne au sol, mon parapluie que j'avais calé sur mon épaule jusqu'à présent. Une bourrasque et le voilà qui s'envole au milieu de la corte et moi qui cavale derrière lui  ! J'ose imaginer que Liliana Magrini aurait aimé mon ballet autour du puits, elle qui sait si bien  décrire  ces moments là,  lorsqu'il pleut à Venise dans son carnet vénitien... (de la page 47 à 51).
Bon, on continue un peu  ? ...