samedi 30 juin 2012

Le Jardin Potager

Palazzo RIZZO PATAROL



La grotte glacée et en son centre une élégante rosace


     Dans le quartier de Cannaregio, au centre d'un labyrinthe de canaux et de fondamente parallèles qui laissent le touriste désorienté, se trouve l'un des plus anciens et des plus charmants jardins de Venise.
     Le palais Rizzo Patarol fut à une époque le siège de l'ambassade de Savoie, puis de l'ambassade de France. Il fut ensuite transformé en couvent, avant de devenir le luxeux Grand Hôtel dei Dogi. Son entrée se situe le long de la discrète fondamenta della Madonna dell'Orto, à côté de l'église homonyme où l'on peut admirer quelques chefs-d'oeuvre du Tintoret.
     De l'extérieur, nul indice du jardin. Il apparaît au bout d'une entrée ornée de marbre, de miroirs et d'un somptueux lustre de Murano. Et c'est seulement lorsque s'ouvrent les portes du palais, incrustées d'éclats de verre multicolores, que le chant de la fontaine, résonnant dans l'ancienne cour pavée, fait irruption dans l'entrée. Les hôtes prennent leur petit déjeuner ou leurs repas dans la cour située à l'ombre du palais du XVIe siècle, profitant ainsi de la paix et du raffinement d'un lieu protégé de l'agitation extérieure.



     Tout autour du bassin, un entremêlement de feuillages verts et de petites fleurs colorées annonce les précieuses collections du jardin botanique, et souligne le jet gracieux de la fontaine. Ce jardin, référence incontournable des historiens, des botanistes et des spécialistes, qui le citent comme " une des singularités de Venise à recommander aux promeneurs ", a toujours eu pour vocation de rassembler des plantes rares et insolites.
     Lorenzo Patarol fut le premier, au début du XVIIIe siècle, à prendre la décision d'établir un jardin botanique dans ce lieu reculé, alors planté de potagers. Homme de grande culture et collectionneur notoire, auteur d'un Herbier conservé au musée Correr, il divisa l'espace en parcelles en se référant à la classification du botaniste français Tournefort. Le lieu est chargé de symboles : plantes halophiles, vivant en milieu salin et typiques de la lagunes vénitienne, se mêlent aux buissons de roses blanches et à quelques lys " aux fleurs d'une blancheur immaculée et aux feuilles striées ", d'après les propres mots de Lorenzo Patarol.
     Francesco Rizzo Patarol, neveu de celui-ci, eut à coeur de poursuivre cette mission scientifique. Il organisa le jardin selon le système de Linné, l'enrichissant à tel point qu'il y avait " environ six cents espèces d'arbres et d'arbustes poussant à l'air libre, presque toutes exotiques, récentes et rares, et environ cent quatre-vingts variétés de roses des plus exquises, parmi lesquelles certaines inconnues des jardiniers italiens, et même européens " (G.B. Paganuzzi, auteur d'un live sur Venise en 1821 ). On y trouvait également une
" collection très bizarre et très importante de fleurs et de feuilles bigarrées, de nombreuses plantes du Cap et de la Nouvelle-Hollande, sans compter les plantes vivaces et les bulbeux en terre et en vase ". Le lys martagon, originaire d'Asie du Nord,  était l'une des curiosités de ce jardin, avec ses fleurs de couleur pourpre tachetés et lustrées, en forme de turban turc. Le lieu était tellement prisé et original qu'il reçut, en 1815, la visite de l'empereur François 1er d'Autriche, qui put admirer sa composition dix-huitième avec, en toile de fond, une jolie loggia tournée vers la lagune.


     Au début du XIXe siècle, le nouveau propriétaire, Giovanni Correr, transforma radicalement le jardin en s'inspirant de la mode romantique répandue en Vénétie. Il conserva seulement une petite partie de la collection botanique, du côté de la loggia, où se trouvaient d'anciennes serres protégeant les célèbres orangers et le jasmin. Certains éléments sont encore présents, comme le bosquet central de micocouliers
( Celtis australis ), de pagodes japonaises ( Sophora japonica ) et d'ifs ( Taxus baccata ), aujourd'hui démusurément grand. D'étroits et sinueux sentiers furent dessinés entre les plantes, des rochers et de petits terre-pleins furent reliés entre eux par de fines passerelles, qui donnaient l'illusion d'un espace vaste.
     À l'abri d'un mur d'enceinte crénelé, on construisit un monticule, où furent placés quelques vestiges archéologiques, et à l'intérieur duquel on creusa une grotte fraîche où les vins fins sont aujourd'hui encore conservés. Ces éléments d'architecture étaient fréquents dans les jardins des villas de la Vénétie, mais assez rares à Venise. Pendant l'hiver, on y entreposait la glace produite dans les pêcheries, ou la neige rapportée des montagnes par chariot puis par bateau. L'été, on y conservait plus facilement les aliments périssables. Une vraie trouvaille pour les tables raffinées de l'époque, où l'ont aimait offrir à ses hôtes des sorbets et des boissons fraîches.



 
 La propriétaire actuelle, Mariagrazia Boscolo, a recueilli avec une grande sensibilité l'héritage des précédents propriétaires, en lançant, en 2002, un projet de réhabilitation du jardin. " Ce projet d'envergure nous a permis de remplacer certaines plantes incongrues par celles présentées dans l'ancien jardin du compte Patarol. Tout a commencé par une étude attentive de son histoire, à travers les documents d'archives et l'Herbier réalisé par Patarol avec les plantes qu'il avait lui-même cultivées. J'ai été conseillée dans ce travail par une amie spécialiste des jardins vénitiens, Letizia Querenghi, du Wigwam club des Jardins historiques de Venise ".
    Grâce à une analyse rigoureuse, on a pu repérer les plantes autrefois présentes en ce lieu ; un travail passionnant qui a permis de faire revivre le souvenir de ce jardin secret de Venise en enrichissant sa collection de roses, de clématites, d'hortensias et de tubéreuses. Trois cents ans d'histoire refont surface quand on se promène aujourd'hui le long des sentiers du jardin Rizzo Patarol.

Mariagrazia Dammicco© Editions Flammarion, 2006 Jardins Secrets de Venise 









En continuant notre promenade le long du rio de la Madona de l'Orto, nous arrivons devant l'Hôtel des Doges où nous poussons les portes, saluant poliment le portier qui nous accueille, nous avançons vers le fond de l'entrée  pour atteindre le jardin. Comme décrit plus haut, les hôtes déjeunent sous une immense tente au décor  raffiné. Nous pénétrons dans la grotte presque obscure, je me place en son centre pour apercevoir  la source de lumière verte qui coule à travers une rosace. Je veux dire un mot et j'ai la curieuse impression d'avoir un micro, c'est surprenant, dès que je rejoins l'ombre ma voix redevient feutrée.
Nous découvrons ensuite le jardin avec tous ses rosiers et ses arbres rares pour finalement nous retrouver face à ce petit château romantique. Je n'ai plus l'impression d'être à Venise et pourtant en franchissant l'arcade j'aperçois l'embarcadère et la ligne de fuite vers la lagune et le va et vient des vaporetti  .
Nous nous baladons encore un moment dans la douceur et la quiétude du lieu. Un joli petit pont rustique et ce tronc d'arbre immense qui me fait  penser à de longs doigts d'une main tendue vers le ciel !
Au retour dans l'entrée, je lève les yeux vers le splendide lustre de Murano qui brille de mille feux !

jeudi 28 juin 2012

Le Jardin de la Maison du Cardinal Piazza ***













Ce dimanche matin j'étais bien décidée à passer une journée calme et apaisante. Après la foule de la veille qui m'avait épuisée et démoralisée, et oui, j'étais prête à refaire ma valise et retrouver ma paisible demeure loin de Venise que j'aime pourtant passionnément  ! 
J'avais décidément mal choisi ma visite entre les régates de l'America's Cup, la fête de la Sensa et ... le séisme de la région de Ferrare qui venait de frapper lourdement l'Italie du Nord. 
J'avoue que je fus réveillée vers les 4 heures du matin, une drôle sensation en moi, mais rien de plus, aucun bruit,  je me suis retournée et j'ai retrouvé les bras de Morphée ! 
Le lieu idéal, loin du monde, se trouve dans Cannaregio. C'est donc vers les calli les plus éloignées que j'ai pu apprécier la quiétude de ce début de matinée. Après avoir flâné dans divers petits coins que je voulais revoir, tels le rio et le ponte qui sont ceux de la  page d'accueil de Venetiamicio et bien d'autres, qui feront de prochains billets. 
C'est donc grâce à une autre amoureuse (clic) que j'ai pu découvrir ce parc magnifique où nous sommes restées pendant un très long moment à profiter de la douceur du temps, à écouter les petits oiseaux et à savourer notre bonheur d'être là ! 
Nous étions seules dans ce parc immense, nous avons croisé en sortant, près du puits, un prêtre et lorsque nous sommes passées devant les fenêtres du rez-de-chaussée une religieuse cuisinait et je peux vous assurer que aussitôt j'ai eu une petite faim !!!

***  Le promeneur qui longe la Fondamenta Contarini en direction de la Sacca della Misericordia peut apercevoir un somptueux jardin à travers la grille en fer forgé d'une fenêtre : il appartient à la Casa Cardinale Piazza, où les Servantes du Sacré-Coeur de Jésus gèrent une maison d'hôte pour personnes âgées et une auberge de jeunesse, que l'on peut visiter si l'on sonne au portail ( les soeurs sont très aimables ). À l'intérieur, le vaste espace vert foisonne d'arbustes et de plantes séculaires. 
L' une des anciennes parois du mur d'enceinte exposé au nord est décorée de niches et d'édicules qui abritaient autrefois des statues et des fontaines, constituant un décor idéal pour les représentations théâtrales. L'endroit comprend une partie du jardin du palais Contarini dal Zaffo (clic) - récemment subdivisé avec la Piccola Casa della Provvidenza - et une partie du jardin du palais Minelli-Spada qui jouxte. Les Minelli étaient de riches "luganegher" ( épiciers en vénitien) bergamesques, vendeurs de saucisses et de fromages qui au XVIIe siècle, réussirent à acquérir le titre de patricien en déboursant 100.000 ducats.
Autrefois ce jardin était célèbre pour la richesse de ses constructions et la beauté du paysage, avec son allée bordée de lauriers et sa tonnelle de roses parfumées qui conduisaient à deux portes d'eau face à la lagune nord.
Après une longue période d'abandon, à la fin du XIXe siècle, le terrain fut réaménagé par les nouveaux propriétaires, des Anglais nommés Johnston. Le lieu retrouva l'harmonie sereine et la douceur des lignes perdues au fil du temps, pour redevenir la scène d'évènements mondains. Dans les années 1950, en pleine "Dolce Vita", le propriétaire excentrique , Mr Eggs, y organisa une fête légendaire, avec des lumignons évanescents et des serveurs déguisés en squelettes qui voltigeaient parmi les hôtes... *** (tous ces précieux renseignements ont été puisés dans le guide Jonglez Venise Insolite et Secrète).

Vous trouverez en lien également le billet d'Aldo concernant sa visite au palazzo Contarini qui jouxte le lieu que nous venons de visiter ensemble

lundi 25 juin 2012

Ramo del Tagiapierà , le long de la Casetta Rossa


 En cette fin d'après-midi, fatiguée d'être dans une foule dense, je me suis réfugiée dans la Calle del Dose da Ponte. La calle étroite rejoint le Grand Canal, je voulais découvrir le point de vue,  mais quelques touristes avaient eu la même idée et prenaient des bains de soleil au bord de l'eau, sur le ponton.
En revenant sur mes pas,  je me suis engagée dans la Calle del Tagiapierà,  en traversant  la corte, je suis arrivée au ramo où j'ai pu découvrir cette jolie vue. Je me promis donc de revenir un matin tôt pour revoir le lieu et c'est seulement à ce moment-là que j'ai compris que je me trouvais à côte de la Casetta Rossa.



Quelques jours plus tard et tranquillement cette fois-ci, je suis revenue dans la petite ruelle et ses méandres.
Il restait encore les traces de  la journée pluvieuse de la veille et c'est avec précautions que j'ai escaladé les planches du ponton, complètement effondré pour essayer d'apercevoir à travers les grilles, le jardin de la maison rose. Dangereuse curiosité, ne tentons rien de plus ! 








 Quelques détails sur la porte de la casetta et motifs sculptés à côté de la porte


Joli détail de la poignée d'une porte voisine se trouvant sur la corte


Quelques lignes de Henri de Régnier :
...   Déjà ces souvenirs, à mesure qu'ils s'accumulent, je les classe dans mon esprit. Tous ils y font de la joie et contribuent à mon bonheur vénitien, à cette sorte de calme ivresse où l'on vit ici, car, à Venise, la hâte et l'agitation sont inconnues. La confrontation même de la ville impose à tout une sage lenteur. À quoi bon se hâter à travers les mille détours des calli où, à chaque pas, on est retenu  par quelque détail charmant et pittoresque ? ...( L'Altana p.44 )


...  Cette Venise du settecento, allons y vivre une heure dans un lieu qui a conservé le parfum lointain et suranné. Du Palais Dario, il n'y a que le Grand Canal à traverser. Nous voici devant la charmante Casetta Rossa qu'habite un ami de nos amies. Elle est petite, carrée et revêtue d'un crépi rouge...
( L'Altana p.45 )



dimanche 24 juin 2012

Un dimanche matin dans Cannaregio ...


J'aimerais reprendre ces mots de Michel Déon qui conviennent parfaitement à ces images...
" Les façades s'effritent, mais dans le plus humble rio se glisse, à une certaine heure qu'il faut surprendre, un soleil qui biaise heureusement avec la misère..."
Juste un petit balcon fleuri, un petit paradis et une porte d'eau très modeste mais où l'on peut accrocher sa barquette !!!


Je suis allée faire un petit tour ce dimanche matin pour voir si le lierre avait grandi depuis le mois de novembre dernier, vous vous rappelez  " Je meurs où je m'attache " ... clic
Voilà il a l'air de bien s'attacher !

   BON DIMANCHE À VOUS

vendredi 22 juin 2012

Depuis le ponte Corrente


Une autre fenêtre où mes yeux se posent souvent, celle-ci m'enchante particulièrement.
Voici la plus jolie façon de se cacher des regards indiscrets, nul besoin de fermer ses volets ou de tirer ses rideaux, lorsque le passant traverse le pont, rien ne lui permet d'entrevoir l'intérieur de la demeure !

mercredi 20 juin 2012

Le Ramo Minelli






Le ramo Minelli mène vers ce portique délabré et le rio de la Verona.
C'est avec beaucoup de précautions que je me suis avancée sur les planches qui forment un semblant de  ponton  bancal.  J'ai pu apercevoir cette porte d'eau, ornée de  deux paline aux couleurs vives et retour vers le campiello.
Nous allons finir cette promenade avec quelques mots de George Sand ...


    Tu ne te doutes pas, mon ami, de ce que c'est que Venise. Elle n'avait pas quitté le deuil qu'elle endosse avec l'hiver, quand tu as vu ses vieux piliers de marbre grec, dont tu comparais la couleur et la forme à celles des ossements desséchés. À présent le printemps a soufflé sur tout cela comme une poussière d'émeraude. Le pied de ces palais, où les huîtres se collaient dans la mousse croupie, se couvre d'une mousse vert tendre, et les gondoles coulent entre deux tapis de cette belle verdure veloutée, où le bruit de l'eau vient s'amortir languissamment avec l'écume du sillage. Tous les balcons se couvrent de vases de fleurs, et les fleurs de Venise, nées dans une glaise tiède, écloses dans un air humide, ont une fraîcheur, une richesse de tissu et une langueur d'attitudes qui les font ressembler aux femmes de ce climat, dont la beauté est éclatante et éphémère comme la leur. Les ronces doubles grimpent autour de tous les piliers, et suspendent leurs guirlandes de petites rosaces blanches aux noires arabesques des balcons. 


(texte choisi dans Impressions Vénitiennes, Mélancolie : splendeurs et misères de Venise, Le Voyage à Venise de Jean-Claude Simoën)


mardi 19 juin 2012

À deux pas de la Fenice ...






En reprenant la calle Minelli, nous découvrons une nouvelle cour charmante et fleurie: la corte Foscarini, puis nous continuons jusqu'au bout où nous traversons  le campiello Drio la Scuola. Au fond à droite,  le ramo Minelli et la demeure, la Ca'Mezzani, où habita George Sand. Au dessus de la porte une plaque

QUI ABITO' GEORGE SAND
NELL' ESTATE DEL 1834 EVOCO'
L'ANIMA DI VENEZIA NELLE
LETTRES D'UN VOYAGEUR,
IN JACQUES, ANDRE, 
E LEONE LEONI

   George Sand a vu Venise d'une tout autre façon que la plupart des voyageurs et sous un tout autre aspect. À l'écart des grandes voies de communication et des vieux palais désolés, certains quartiers populaires, en particulier cette Corte Minelli, où habita George Sand, avaient conservé une animation joyeuse. Or ce n'était pas l'habitude des touristes de s'aventurer dans ces quartiers. D'autre part, George Sand partageait l'existence d'un groupe de jeunes Vénitiens, gais, artistes, aimant la musique, la poésie et la peinture, Pagello et ses amis, authentiques représentants des traditions de leur ville.  ( p.10  du  lien  les Amis de George Sand -Pierre Salomon)*.


* (Si vous avez été curieux vous avez pu lire dans son (clic) commentaire sur mon premier billet concernant la corte Minelli,  le lien qu'elle a eu la gentillesse de me faire parvenir et où j'ai repris ces lignes).
Merci Françoise, tu m'es précieuse !

samedi 16 juin 2012

Fenêtres avec vues sur les rii de Noal et Misericordia



Depuis des années et en toutes saisons,  j'ai toujours ramené des images de ces fenêtres...
J'étais surprise cette fois-ci car c'est la première fois que je les vois ornées de la sorte, souvent les couleurs sont flamboyantes, des jaunes, des rouges, des rouilles et de la verdure.
Ces tons " bleuet ou lavande " tout en douceur permettent de remarquer la vétusté des murs et toutes leurs couleurs.
Quelques brassées de fleurs pour un excellent week-end

jeudi 14 juin 2012

À deux pas de la Fenice...

....C’est dans la corte Minelli, près l’église San-Fantin, qu’Anzoleto se trouva au moment où les horloges se renvoyaient l’une à l’autre le coup de deux heures après minuit. Un instinct secret avait conduit ses pas vers la demeure d’une personne dont le nom et l’image ne s’étaient pas présentés à lui depuis le coucher du soleil. À peine était-il rentré dans cette cour, qu’il entendit une voix douce l’appeler bien bas par les dernières syllabes de son nom ; et, levant la tête, il vit une légère silhouette se dessiner sur une des plus misérables terrasses de l’enceinte. 
George Sand - "Consuello - la Comtesse de Rudolstadt










Comme promis, nous retournons faire un petit tour dans la corte Minelli.
Après la pluie de la veille, je m'étais promis de partir très tôt ce matin là. J'avais divers petits coins à revoir dans San Marco où je ne traîne pas souvent et grâce à l'heure matinale,  j'ai pu me promener en toute tranquillité. Après une halte à la galerie Bugno sur le campo Fantin où je voulais acquérir un livre de photos,
je pénètre dans la quiétude de la calle Minelli. Elle doit son nom à une famille de Bergame qui, suite à un mariage avec la fille des Maccarelli, prit possession des calli, des corti et sotoportegi à la fin de 1650.
Voici le tour d'horizon, tous les angles de vues sont charmants. J'ai vu l'arrivée de la barque là-bas au fond et les fleurs sont apparues prêts à être livrées vers la calle del  Frutariol ...
La corte Minelli, anciennement appelée la Cà Giustinian car Lorenzo Giustinian - premier patriarche de Venise y vit le jour en 1381, de même que le Saint Patron Nicolo, évêque de l'île de Torcello, de Vérone et enfin de Padoue, au début du XVIIIe siècle.